
"Le CSV et le DP sont un peu allés chercher le mécontentement des syndicats", a déclaré Paulette Lenert mardi sur RTL.
La vice-présidente du groupe parlementaire LSAP a constaté un "manque de communication", mais surtout que le gouvernement ne parle pas "d'égal à égal" avec les syndicats.
Et cela en ce qui concerne le débat sur les retraites ou encore sur les projets de réforme des conventions collectives. Le gouvernement doit maintenant "préciser", quel rôle joueront encore les syndicats au niveau des conventions collectives. Le Premier ministre Luc Frieden et le ministre du Travail Georges Mischo ont certes fait marche arrière et garanti aux syndicats le droit exclusif de signer des conventions collectives dans les entreprises. Mais la vice-présidente de la fraction LSAP a souligné que le gouvernement souhaite toucher au contenu de ces conventions.
L'OGBL et le LCGB sont dans leur rôle lorsqu'ils continuent de critiquer sévèrement le gouvernement, comme lors des festivités du 1er mai, même si Luc Frieden et Georges Mischo étaient présents aux deux fêtes. Paulette Lenert a déclaré que les syndicats sont là pour défendre avec force les droits des travailleurs. "On peut toujours discuter du ton", mais il faut aussi pouvoir supporter des attaques personnelles ou des critiques contre un compromis, selon elle.
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Le LSAP, qui a occupé le ministère du Travail entre 2013 et 2023, n'a en tout cas pas touché au contenu des conventions collectives. Pour qu’il y ait davantage d’accords de ce genre, le parti d’opposition les soutient au contraire. De bonnes conditions de travail font partie de l’attractivité de la place. L'ex-ministre a cité l'exemple du secteur horeca, où la convention collective autorise, entre autres, que les heures prestées le dimanche ne soient pas rémunérées, mais où il y a une pénurie de personnel. Elle est convaincue que si employeurs et syndicats étaient réunis autour de la table, des solutions pourraient être trouvées.
Il faut à nouveau s'attaquer au droit de vote des étrangers
La "formulation" était "un peu rude", a déclaré Paulette Lenert à propos de l'expression "apartheid social" utilisée par le président du LCGB, Patrick Dury. Mais au fond, elle lui a donné raison sur le fait que le CSV et le DP traitent les employés du secteur privé différemment de ceux de la fonction publique.
Dans ce contexte, la vice-présidente du groupe parlementaire socialiste a ajouté que son parti est d'avis qu'il faut "s'attaquer" à nouveau à la question du droit de vote des étrangers. La loi électorale présente plus d’un déficit démocratique. "Pas sans référendum", a toutefois indiqué Paulette Lenert, qui a également évoqué l'idée d'"étapes intermédiaires". Davantage d'instances pourraient être créées où les non-électeurs auraient la parole et où leurs opinions pourraient être entendues.
Le logement, la racine de nombreux problèmes
Le logement est "la racine" de nombreux problèmes, a poursuivi Paulette Lenert. Tout le monde s’accorde à dire que "la croissance que nous avons connue n’a pas été saisie avec suffisamment de prévoyance à cet égard en nous faisant réaliser les investissements nécessaires". Il y a de plus en plus de pauvreté, même des travailleurs qui sont pauvres, à cause du coût élevé du logement.
Paulette Lenert a toutefois également déclaré qu'il est "vrai" que ce sont l'État et les communes qui peuvent le plus contrôler l'offre de logements. Il faut une "refonte" et une "offensive" pour construire davantage grâce aux promoteurs publics. De nouvelles approches sont nécessaires, comme des règles-cadres pour des coopératives ou un fonds public dans lequel les résidents pourraient investir.