
L'enquête du procureur se poursuit tandis que les acteurs politiques tentent de comprendre comment le scandale Caritas a pu aboutir et où les 61 millions de Caritas ont finalement atterri.
Ce lundi, la commission parlementaire spéciale entame la prochaine phase de ses efforts pour reconstituer la genèse du scandale Caritas: des représentants de la Spuerkeess (BCEE) ont été invités à participer à une réunion à Krautmaart.
Quelle est la part de responsabilité des banques Spuerkeess et BGL BNP Paribas dans cette affaire ? C'est encore l'une des nombreuses questions qui se posent dans le dossier assez trouble de la fraude par détournement de fonds. Ce sont ces banques qui ont approuvé les virements de millions d'euros. Ont-ils remis en cause les ordres de virement et les mécanismes de contrôle ont-ils bien fonctionné ?
Les représentants de la Spuerkeess convoqués seront en mesure de fournir des informations expliquant les mécanismes et les procédures générales d'un virement bancaire. Cependant, en ce qui concerne le dossier spécifique de Caritas, les représentants devront garder le silence en raison du secret professionnel.
La réunion avec les représentants de BGL BNP Paribas la semaine prochaine pourrait ressembler à la même chose.
Jusqu'à présent, l'enquête s'est entretenue avec des représentants du parquet, du comité de surveillance du secteur financier CSSF, du cabinet d'audit et de conseil PWC, des membres de l'ancienne direction de Caritas, des représentants de l'organisation qui lui a succédé, HUT, et du diocèse de la commission spéciale.
La réunion avec l'ancien directeur opérationnel de Caritas, Tom Brassel, a été la plus remarquable. Il a mis au jour un dysfonctionnement de la gouvernance, tant parmi les cadres que dans le conseil d'administration. Il a rapporté des cas où un acteur ne savait pas ce que faisait un autre acteur. Il a même décrit le conseil d'administration comme une sorte de "fantôme" au sein de l'entreprise.
Lors de sa rencontre avec la commission spéciale, l'ancien directeur a également admis avoir partagé très tôt ses doutes sur les importants transferts d'argent.
Le principal suspect de l'enquête est l'ancien directeur financier, qui a mis en œuvre les transferts dépassant 61 millions d'euros. Le directeur financier aurait été piégé par une escroquerie présidentielle. À l'heure actuelle, les autorités ont arrêté neuf suspects liés à l'affaire, situés en Bulgarie et en France.
La commission spéciale de la Chambre, qui fonctionne actuellement sous l'égide de son troisième président, souligne qu'elle n'a pas pour mission de mener une enquête simultanée à celle du ministère public. Son objectif est de traiter l'affaire dans un cadre politique et de chercher, d'une manière générale, à améliorer le règlement ou à renforcer les mécanismes de contrôle.