
Suite à une demande d’interview adressée au collège échevinal de Dippach par RTL, la bourgmestre Manon Bei-Roller (LSAP) et le premier échevin Luc Emering (DP) ont accepté de répondre ensemble par téléphone.
Il existe à la mairie une situation conflictuelle qui dure depuis des mois, a souligné Luc Emering. Mais aussi une situation conflictuelle entre la bourgmestre et l’échevin Philippe Meyers (tous deux LSAP). C’est la raison de l’audit réalisé à l’initiative de l’échevin Philippe Meyers. “En fait ce devait être tout un processus parce que j’ai ressenti des malaises. Tant au niveau du collège que dans la façon dont les gens sont traités”, explique celui-ci. Un processus qui devrait conduire à une amélioration, maintenant qu’un état des lieux a été réalisé.
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“Il a toujours été dit que nous faisions l’audit pour avoir une meilleure ambiance au sein du collège échevinal”, selon Luc Emering. Au cours des travaux pour l’audit, le personnel a également été interrogé pour donner un avis. Une grande partie du personnel dit cependant à présent qu’il aurait été préférable de ne pas faire d’audit. “Structurellement, nous avons complètement reconstruit tous les services. Nous leur avons donné confiance, avec leur chef d’équipe”, affirme la bourgmestre qui estime toutefois aussi que l’audit a apporté plus de négatif que de positif.
Manon Bei-Roller voit des critiques envers sa personne dans le caractère unilatéral du rapport, mais se montre relativement résignée lorsqu’elle est interrogée: “Que dois-je dire?” Luc Emering reprend la parole: “Je pense que Manon a certainement commis plusieurs erreurs dans le passé. Il y a souvent eu un manque de professionnalisme”. En fond sonore, on entend la bourgmestre: “Bien sûr, oui, bien sûr”. Elle avait clairement dit qu’elle voulait s’améliorer et que cela passerait, poursuit Luc Emering. A la question de savoir quel regard elle portait rétrospectivement sur toute la situation à la mairie, Manon Bei-Roller répond: “Je ne me sens absolument pas coupable de ne pas avoir été assez professionnelle. J’ai fonctionné ici, comme une fonctionnaire. J’ai fait des dossiers”. En termes de professionnalisme, cependant, elle a bien trop été une amie. Mais: “Nobody is perfect”.
Lundi après-midi, le collège échevinal s’est réuni une première fois avec un médiateur, afin de donner une suite supplémentaire aux conclusions de l’audit. Le collège souhaite également encore une fois parler avec le personnel. “Nous effectuons ces médiations, entre autres, pour que les choses se passent mieux au sein du collège”, dit Luc Emering. La bourgmestre et l’échevin Philippe Meyers ne cachent pas qu’ils ne sont pas toujours sur la même longueur d’onde. Chacun doit mettre de l’eau dans son vin, selon Luc Emering. Il est un peu assis entre deux chaises. Quant à savoir comment les choses vont se poursuivre au sein du collège, les deux disent ne pas être en conflit avec Philippe Meyers. “Je pense que nous sommes même souvent d’accord sur le sujet, et cela coince en chemin”, dit ensuite Philippe Meyers à propos des situations conflictuelles avec la bourgmestre. Ils ne sont pas toujours d’accord sur les questions de management, mais là, il faudra trouver des voies pour communiquer ensemble.
La responsabilité de donner le bon exemple incombe désormais au collège des bourgmestre et échevins. “Si nous ne nous mettons pas d’accord au sein du collège, nous ne pourrons pas exiger du personnel qu’il se comporte de manière exemplaire”, considère Luc Emering. Le chantier commence au collège échevinal. Une partie du personnel veut regarder l’avenir positivement, une autre revient sans cesse sur les points négatifs, selon Manon Bei-Roller, qui est bourgmestre de Dippach depuis 2012. Elle n’avait jamais connu une telle situation. Elle parle même d’une chasse aux sorcières à son encontre.
Plusieurs choses et habitudes doivent maintenant être changées, estime Philippe Meyers. Des premiers pas ont été faits dans cette direction avec le changement d’organigramme et il faut leur laisser une chance. Le conseil communal veut aussi assurer un suivi.
Le collège des bourgmestre et échevin est au moins d’accord sur un point: il souhaite le retour au calme.