Le député vert Meris Sehovic a plaidé mercredi devant le parlement, en faveur de l'arrêt des expulsions des demandeurs d'asile vulnérables des structures d'hébergement de l'ONA. La motion qu'il défendait a finalement été rejetée par 39 voix contre (sur 60 députés).

Au nom des Verts, le député Meris Sehovic avait déposé mercredi à la Chambre une motion, qui demandait notamment au gouvernement l'arrêt immédiat des expulsions des demandeurs d'asile vulnérables, dont des enfants, des structures de l'Office national de l'accueil.

La motion était le dernier point à l'ordre du jour et lorsqu'elle a été discutée mercredi soir, aucun des deux ministres compétents - à savoir celui des Affaires intérieures, Léon Gloden, et celui de la Famille, des Solidarités, du Vivre ensemble et de l’Accueil, Max Hahn - n'était présent pour répondre aux questions des députés.
 
Ces questions n'étaient pourtant pas très compliquées. Voici celle du député des Piraten, Sven Clement:
"Une mère a-t-elle été mise à la rue avec son bébé? Oui ou non? En hiver. C'est une question que l'on pourrait poser au gouvernement, si les ministres compétents avaient eu le courage de venir ici."

Le CSV et le DP ont dû expliquer pourquoi une mère a été expulsée avec ses deux enfants d'une structure de l'ONA, alors qu'elle travaille et que les enfants sont scolarisés. Meris Sehovic a évoqué un autre cas, celui d'une famille vénézuélienne.

Mandy Minella, élue DP, a notamment souligné qu'il n'y a pas assez de lits dans ces structures d'hébergement: "Le ministre invite sans relâche les communes à l'aider, oui il parcourt le pays tel un pèlerin. Les élus communaux ici présents pourraient aussi se regarder en face."

Marc Baum, élu de déi Lénk, lui a renvoyée la passe: "Mais nom d'un chien, quels partis siègent dans les communes ici au Luxembourg? A Luxembourg-ville, à Esch, à Differdange, quels partis sont dans la majorité? Et d'ailleurs dans toutes les autres communes aussi! Alors discutez avec vos propres élus."

La députée socialiste Liz Braz a déclaré qu'elle ne retrouve rien d'une "politique avec du coeur et de l'intelligence" dans la politique d'asile du gouvernement: "Je trouve aussi totalement paradoxal que quand nous invitons le Pape, il faut lui laisser nous dire que nous devons faire plus d'enfants. D'un autre côté, on nous fait peur avec un mur des retraites et puis nous avons des gens, des réfugiés, qui veulent s'intégrer, qui prennent la peine d'apprendre la langue, dont les enfants sont scolarisés ici, qui peuvent faire état d'un emploi ici et puis nous ne sommes pas en mesure de trouver un moyen de régularisation légale pour ces personnes."

La députée Stéphanie Weydert a souligné que le ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden, était en train d'optimiser les délais des procédures. Ces délais sont longs, mais il est important que chaque dossier soit étudié individuellement. 
 
La motion de Meris Sehovic a finalement été rejetée par 39 voix contre.

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