
© Arnaud Serexhe
Le taggage du mémorial des victimes de la Shoah le week-end dernier à Medernach, est un exemple récent de la recrudescence de l'antisémitisme au Luxembourg.
11 associations appartenant à la société civile luxembourgeoise se disent horrifiées: "Ce qui s'est passé à Medernach est un pur acte d'antisémitisme", a déclaré Marc Schoentgen, le président du Comité Auschwitz, mercredi matin devant la gare de Luxembourg lors de la cérémonie de commémoration de la première déportation de 323 concitoyens juifs sur ordre des nazis le 16 octobre 1941.
"Le fait de rayer le nom 'israélite' est bien plus qu'un simple geste coloré. C'est lié à l'intention ou la tentative de remettre en question ou même d'une certaine manière de nier le souvenir du génocide des juifs, mais aussi la présence de la vie juive ici au Luxembourg", selon Marc Schoentgen.
L'an dernier, l'ASBL RIAL (Recherche et information sur l'antisémitisme au Luxembourg) a enregistré 144 cas d'antisémitisme. Cette année, ce chiffre a déjà été dépassé.
Le président de RIAL, Bernard Gottlieb, à propos de la tendance actuelle: "Nous avons désormais 160 cas pour cette année et je dois honnêtement dire qu'il y a beaucoup de choses que nous laissons tout simplement passer, car cela ne sert à rien de documenter des centaines de cas. Je pense que nous sommes à un niveau élevé. Nous avons plus de cas que l'année dernière et c'est un indicateur."
Des cas qui n'ont pas tous la même gravité: des injures antisémites sur les réseaux sociaux à l'acte de vandalisme à Medernach. Les membres de la communauté juive, qui sont engagés, qui sont visibles, qui disent ce qu’ils pensent, se sentent comme une cible en ce moment.
"Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui ne parviennent pas à faire la différence entre un juif luxembourgeois, un sioniste, ce que cela signifie aussi, et un Israélien", estime le président de RIAL.