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"Monsieur Meisch est en train de détruire tout notre système scolaire tel que nous le connaissons", critique Fred Keup, président du groupe parlementaire ADR.
"Nous devons stopper la politique de Monsieur Meisch": tel était le principal message de l'ADR jeudi en prévision de la rentrée parlementaire qui aura lieu mardi prochain. Le parti critique également les orientations du budget 2026.
"Matenee wuessen", "Grandir ensemble": telle est la devise du projet de budget. Or en l'an 2000 déjà, Jean-Claude Juncker mettait en garde contre un État de 700.000 habitants. Aujourd'hui, nous en sommes à 680.000. L'ADR n'accepte pas cette situation. Après tout, la croissance extrême est à l'origine de la plupart des problèmes que nous rencontrons au Luxembourg.
Fred Keup, chef de fraction: "Le premier est le problème du logement. Plus de gens, plus de logements chers. Le deuxième est le problème de la circulation: plus de gens, plus de voitures, plus de trafic. Ensuite, nous avons bien sûr notre identité, notre culture, notre langue, qui disparaissent. Nous avons la nature, de plus en plus bétonnée. En 1990, 5% de la superficie était construite. Aujourd’hui, c’est 15%. Parallèlement, nous avons la croissance, qui ne produit pas que des richesses, mais nous avons beaucoup de gens dans le pays pour qui cela ne va pas bien, qui sont pauvres malgré la croissance. Et ils souffrent doublement, bien sûr. Sans oublier le manque d’infrastructures. Nous manquons de cliniques, d’écoles, de routes."
Le récent sondage du dimanche d'Ilres a montré que le CSV perdrait 4 sièges si des élections avaient lieu dimanche prochain. Deux iraient à l'ADR. Il faut se méfier des sondages, mais Fred Keup explique ainsi la migration des électeurs:
"Qu'il s'agisse de politique familiale ou de politique linguistique, les gens se rendent compte que le CSV n'est plus ce qu'il était. Ce qui figurait dans le programme électoral depuis 30 ou 40 ans est en train d'être jeté. [...] Il est alors normal que les gens disent: 'Non, je ne vote plus pour eux.' Bien sûr, nous représentons clairement une alternative. Je pense que nous sommes le seul parti à la Chambre qui ne soit pas de gauche aujourd'hui."
La politique actuellement mise en œuvre au ministère de l’Éducation est insupportable pour l’ADR.
"Oui, nous devons stopper Monsieur Meisch. Monsieur Meisch est en train de détruire tout notre système scolaire tel que nous le connaissons. Et notre modèle de société repose sur notre système scolaire, car c'est là que se fait l'intégration, c'est là que s'apprennent les langues, et tout cela est en train d'être bouleversé. Avec de plus en plus de français à l'école maternelle, de français dans les crèches, de français dans la formation professionnelle, de français partout. Des écoles internationales, il ne construit plus de lycées classiques. Et maintenant, bien sûr, l'alphabétisation en français, ce qui nous fera perdre notre multilinguisme, l'allemand et, à terme, le luxembourgeois. Autrement dit, c'est une politique de francophonisation qu'il faut arrêter."
D'où l'appel de l'ADR aux autres partis et à la société pour faire pression sur le gouvernement. La connaissance du luxembourgeois devrait toujours constituer un avantage, et non un inconvénient, selon Fred Keup.
Pour la rentrée parlementaire, l'ADR propose également d'augmenter le nombre de députés à la Chambre. La charge de travail augmente et, ces dernières années, seul le nombre de ministres a crû. Il n'y a donc plus de proportionnalité entre les pouvoirs exécutif et législatif.