Mercredi, le ministre du Travail, Georges Mischo, assistait à la réunion de la Commission parlementaire de son ressort à la demande de la sensibilité politique déi Lénk.

"Le ministre du Travail a une idée du dialogue social totalement en décalage avec la réalité", a souligné le député déi Lénk, Marc Baum, mercredi après la réunion de la Commission du Travail, au cours de laquelle le ministre Georges Mischo avait été invité, à la demande de la sensibilité déi Lénk, à fournir des explications sur l'altercation avec les syndicats survenue la semaine dernière lors de la réunion du Comité permanent du travail et de l'emploi (CPTE).

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Les syndicats ont quitté les discussions

 

L'objet de cette réunion du CPTE était en fait de discuter d'un plan d'action en faveur des conventions collectives, nécessaire à la transposition d'une directive européenne. Les syndicats voulaient obtenir du ministre du Travail la promesse qu'ils conserveraient dans le futur l'exclusivité des négociations autour des contrats collectifs. Une promesse que le ministre n'était pas prêt à leur donner.

Le ministre Georges Mischo assure qu'il n'a aucune intention qui serait contre les intérêts des salariés: "Je ne veux en aucun cas affaiblir les salaires et les conventions collectives. Je voulais simplement amorcer une discussion sur des choses au CPTE. Mais cela n'a pas été possible alors. J'espère que c'est désormais compris et que nous pouvons reprendre le dialogue social."

Le prédécesseur de Georges Mischo à la tête du ministère du Travail, l'actuel député LSAP Georges Engel comprend que les syndicats aient quitté la réunion du Comité permanent du travail et de l'emploi. Le risque existe en effet qu'ils se voient retirer une chose très importante pour eux dans le dialogue social:

"S'il (le ministre) n'avait rien voulu retirer aux syndicats, il aurait pu leur dire très clairement que les conventions collectives seront négociées avec les syndicats et personne d'autre. Il ne l'a pas fait. Sa façon de dire qu'il est un ami du dialogue social, je la remets fortement en question. Chez le ministre, il y a un monde entre la parole et les actes."

Marc Baum, élu de la Gauche, explique que le dialogue social est plus qu'un vain mot:

"Le dialogue social, ce n'est au fond rien d'autre que le modèle luxembourgeois. Un modèle luxembourgeois qui repose sur la paix sociale, qui repose sur le fait qu'il y a relativement peu de grèves, parce que nous avons des mécanismes pour faire en sorte que les désaccords puissent être balayés le plus en amont possible. Si tout cela est désormais remis en question, ça va éclater au Luxembourg."

Le ministre du Travail a assuré aux députés membres de la Commission qu'il souhaitait réunir à nouveau au plus vite les partenaires sociaux autour de la table du Comité permanent du travail et de l'emploi et qu'il va envoyer aux syndicats un courrier pour les inviter à de nouvelles discussions. Georges Mischo a en outre promis à la Commission du Travail qu'elle recevra le plan d'action dont il est question.