
Israël et le Hamas ont signé jeudi la première phase d'un accord sur un cessez-le-feu à Gaza et une libération d'otages après de fortes pressions du président américain Donald Trump, pour mettre fin à deux ans de guerre destructrice dans le territoire palestinien.
Selon une porte-parole du gouvernement israélien, "la version finale de la première phase a été signée ce matin en Egypte par toutes les parties en vue de la libération de tous les otages" retenus à Gaza.
La libération des captifs "devrait mettre fin à la guerre", a déclaré le chef de la diplomatie israélienne, Gidéon Saar.
Cette signature intervient après quatre jours de négociations-marathon indirectes entre les belligérants dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh, ayant impliqué plusieurs acteurs internationaux dont les Etats-Unis.
Donald Trump a dit jeudi qu'il y aurait "un désarmement" et un "retrait" de troupes dans une prochaine phase de l'accord sur Gaza, tout en déclarant que la priorité était le retour des derniers otages. A ce sujet, le président américain a reconnu que les corps de certains otages seraient "un peu difficiles à trouver", pendant une réunion de son conseil des ministres à la Maison Blanche.
Donald Trump, qui a annoncé l'accord conclu sur la base d'un plan qu'il a présenté fin septembre, pourrait se rendre à Jérusalem dimanche, selon la présidence israélienne. Le président américain a par ailleurs affirmé qu'il "essaierait" de se rendre en Egypte, où le président Abdel Fattah al-Sissi l'a invité à une cérémonie pour célébrer l'accord. La date n'a pas été précisée.
L'accord devait encore être validé jeudi par le cabinet de sécurité israélien, a dit la porte-parole du gouvernement, ajoutant qu'un cessez-le-feu entrerait en vigueur dans les 24 heures suivant cette approbation.
M. Netanyahu devait ensuite réunir son gouvernement au complet pour "approuver l'accord et rapatrier tous nos précieux otages" enlevés durant l'attaque sans précédent menée contre Israël le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui a déclenché la guerre.
A Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, dévastée et affamée, des Palestiniens ont applaudi, chanté et dansé à l'annonce de l'accord, salué par plusieurs pays dont l'Iran, soutien du Hamas et ennemi juré d'Israël.

Les gens célèbrent sur la place des Otages à Tel-Aviv, l'accord Israël-Hamas, le 9 octobre 2025 / © AFP
"Dieu merci! Malgré tous les morts et la perte d'êtres chers, nous sommes heureux aujourd'hui", a dit Ayman al-Najjar à Khan Younès.
"Ils reviennent"
Sur la "place des Otages" à Tel-Aviv, des centaines de personnes se sont rassemblées, beaucoup arborant un autocollant avec l'inscription "Ils reviennent", d'autres s'embrassant et se félicitant.
"Nous attendons ce jour depuis 734 jours", a déclaré Laurence Yitzhak, 54 ans, une habitante de Tel-Aviv. "C'est une grande joie, un immense soulagement mêlé d'angoisse et de peine pour les familles qui n'ont pas connu et ne connaîtront pas cette joie."
Sur les 251 personnes enlevées et emmenées à Gaza, 47 y sont toujours retenues dont au moins 25 sont mortes selon l'armée.

Une photo prise depuis le sud d'Israël, limitrophe de la bande de Gaza, montre un panache de fumée s'élèvant du site d'un bombardement israélien sur le territoire palestinien, le 9 octobre 2025 / © AFP
Lancée en riposte à l'attaque du 7-Octobre, l'offensive israélienne à Gaza a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire. Jeudi, la Défense civile locale, organisation de secours, a fait état de la poursuite des frappes israéliennes à Gaza.
Selon un responsable palestinien, les otages vivants seront libérés contre près de 2.000 prisonniers palestiniens détenus par Israël, "simultanément à des retraits israéliens spécifiques (de Gaza) et une entrée de (davantage) d'aides humanitaires". Il n'a pas mentionné les otages morts.
Le dirigeant palestinien emprisonné Marwan Barghouthi ne fera pas partie de l'échange, selon Israël.
L'armée israélienne a par ailleurs annoncé se préparer à repositionner ses troupes dans la bande de Gaza.
En annonçant l'accord, M. Trump a affirmé que tous les otages seraient "libérés très prochainement et qu'Israël retirera ses troupes (de Gaza) jusqu'à la ligne convenue." Il a ensuite estimé que les otages seraient "de retour lundi", y compris "les corps des (otages) morts".
Lors d'un appel jeudi, le Premier ministre israélien l'a remercié "pour ses efforts de leadership mondial ayant permis de rendre tout cela possible", selon une porte-parole du gouvernement israélien.
"Donnez le prix Nobel de la paix à Donald Trump, il le mérite!", a écrit sur X le bureau de M. Netanyahu.
Le président égyptien a lui aussi dit au président américain lors d'un appel téléphonique qu'il "mérite le prix Nobel de la Paix".
Prochaine étape
Les négociations pour la deuxième phase du plan Trump devaient commencer "immédiatement" après la signature de l'accord sur la première phase, avait annoncé un responsable du Hamas.

Un homme se tient à l'intérieur du portail du Centre international des congrès à Charm el-Cheikh en Egypte, le 9 octobre 2025, où Israël et le Hamas ont tenu des négociations indirectes ayant abouti à un accord de cessez-le-feu à Gaza / © AFP
Le plan Trump prévoit un cessez-le-feu, un échange dans les 72 heures des otages contre des prisonniers palestiniens, le retrait par étapes de l'armée israélienne de Gaza et le désarmement du Hamas.

Otages dans la bande de Gaza : la longue attente / © AFP
Deux précédentes trêves en novembre 2023 et début 2025 avaient permis le retour d'otages ou de corps de captifs en échange de prisonniers palestiniens, avant de s'effondrer.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.
En riposte, Israël a lancé une campagne militaire qui a dévasté le territoire, et fait selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 67.194 morts, en majorité des civils.