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Le projet de l'AESA de passer à l'exploitation d'un seul pilote sur les vols commerciaux d'ici 2027 a suscité un débat au Luxembourg sur les risques potentiels pour la sécurité des vols.
L'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA), qui compte le Luxembourg parmi ses États membres, examine une proposition visant à réduire le nombre de pilotes sur les vols commerciaux à un seul, à partir de 2027.
Cette mesure s'appliquerait spécifiquement à la phase de croisière des vols.
Cependant, des membres du Parti ouvrier socialiste luxembourgeois (LSAP), les députés Mars di Bartolomeo et Francine Closener, ont fait part de leurs inquiétudes et ont formellement interrogé la ministre de la Mobilité, Yuriko Backes, sur les risques potentiels liés à ce projet.
L'AESA, dont la responsabilité première est d'assurer la sécurité aérienne, n'est pas encore parvenue à une conclusion définitive sur la réduction proposée du nombre de pilotes. Son dernier rapport de sécurité indique qu'une majorité d'incidents et d'accidents majeurs ont tendance à se produire pendant la phase de vol visée par cette proposition.
Les députés du LSAP estiment que cette constatation va à l'encontre de l'objectif de renforcement de la sécurité des vols et pourrait, en fait, la compromettre.
Dans sa réponse, la ministre Backes a affirmé que le gouvernement luxembourgeois respecte l'autorité de l'AESA en tant que régulateur de la sécurité aérienne de l'UE et adhère à ses règlements. Cette politique s'applique également aux deux compagnies aériennes nationales du Luxembourg, Luxair et Cargolux.
Le ministre Backes a souligné que les pilotes de Luxair, qui n'effectuent que des vols court et moyen-courriers, sont présents dans le cockpit pendant toutes les phases du vol. De son côté, Cargolux a salué les progrès de l'automatisation des avions, mais insiste sur le fait que ces développements doivent faire l'objet de tests rigoureux, d'une documentation et d'une certification par les autorités compétentes.
L'Association luxembourgeoise des pilotes de ligne a exprimé sa vive opposition à la proposition de l'AESA, arguant que la sécurité des vols dépend d'une collaboration efficace entre les pilotes dans le cockpit. Elle affirme que la réduction du nombre de pilotes introduirait des risques supplémentaires.
Une décision officielle sur le sujet est attendue en 2026, ce qui pourrait entraîner des changements et des adaptations de la réglementation actuelle. Pour l'instant, ces discussions restent purement spéculatives, comme l'a souligné la ministre Backes dans sa déclaration.