
© Luc Rollmann
La situation dans l'artisanat est de plus en plus critique, pas seulement dans la construction. Les coûts augmentent et la motivation diminue. Alexa Ballmann, vice-présidente de la Fédération des artisans, revient sur ce climat morose.
La gérante de trois salons de beauté a répondu aux questions de RTL ce lundi matin.
Elle explique que tous les secteurs en général ont subi une forte hausse des coûts, avec des produits de plus en chers et des fournisseurs qui abandonnent les conditions intéressantes. Selon l'invitée de la rédaction, ce sont encore des conséquences de la pandémie de Covid-19. Vient s'ajouter à cela l'index, pas seulement sur les salaires que les patrons doivent payer, mais également sur les loyers.
Le secteur observe également de plus en plus de faillites avec des chiffres qui vont encore augmenter mais la Fédération des artisans enregistre également pas mal d'annulations, lorsque l'on décide d'arrêter son activité ou de partir prématurément à la retraite.
"Le secteur des salons de beauté ou des coiffeurs est particulièrement touché car les clients considèrent ces services comme un luxe", explique Alexa Ballmann, "quand le pouvoir d'achat recule, nous sommes l'un des premiers services où les gens vont vouloir faire des économies".
Durant les périodes plus positives, la marge était de 5%, "ce qui n'est déjà pas énorme", souligne la gérante, "et maintenant nous atteignons à peine la moitié, nous ne pouvons pas répercuter la hausse des coûts entièrement sur le client. De nombreux indépendants ont vraiment du mal à joindre les deux bouts".
Pour Alexa Ballmann, le chômage partiel, tel que proposé pour le secteur de la construction, n'est pas le bon instrument, "car le salarié au chômage partiel présente encore un coût mais ne rentre aucune recette. Les petites structures ne pourront pas se permettre ce genre de situation pendant longtemps". La gérante est cependant heureuse que le gouvernement souhaite réduire les contraintes administratives, car les procédures sont axées sur les grandes entreprises, ce qui est souvent problématique pour les PME.
Petit rappel aux clients: respectez les rendez-vous pris !
"C'est le client qui nous aide le plus", s'exclame la vice-présidente de la Fédération des artisans, "tout le secteur espère que les clients resteront fidèles, mais on reçoit de plus en plus de commentaires négatifs suite à la hausse des prix, ça démotive beaucoup de monde et j'espère que la compréhension du public sera plus forte désormais. Nous n'ajustons pas toujours les prix des instituts de beauté en fonction de la réalité, afin de ne pas trop choquer les clients".
Il est donc important de respecter les rendez-vous pris auprès des différentes adresses, en évitant de les annuler en dernière minute. "Les clients qui annulent au dernier moment ou qui ne se présentent pas sans annuler, cela a toujours existé, c'est regrettable, mais de nos jours, cela implique en plus des coûts que nous ne pouvons plus supporter", conclut Alexa Ballmann.
Le message est passé, et ce minimum de respect vaut dans tous les établissements, comme par exemple dans les restaurants. Retrouvez notre article à ce sujet:
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