
Lidl Féiz an Diddeleng
Les clients qui sont allés faire leurs courses ces deux derniers jours, se sont étonnés de se retrouver face à des rayons vides ou presque dans certains supermarchés. Surtout au rayon produits frais.
Certains clients qui voulaient acheter des fruits ou des légumes frais ou encore des produits laitiers, sont repartis les mains vides. La pénurie touche aussi le Luxembourg. Elle est provoquée par le mouvement des agriculteurs en colère, très suivi chez nos voisins.
En Belgique, en France et en Allemagne, notamment, des agriculteurs bloquent des centres de distribution et d'autres manifestent en masse provoquant le blocage de grands axes routiers depuis plusieurs jours maintenant.
Si au Luxembourg, les agriculteurs ne manifestent pas, le pays n'en est pas moins impacté par la crise qui touche ses voisins. Au Grand-Duché, les grands discounters sont particulièrement touchés. Julien Wathieu, porte-parole de Lidl, confirme qu'il y a par moments d'importantes pénuries de produits frais dans les magasins de l'enseigne.
Les filiales luxembourgeoises étant approvisionnées par le centre de distribution en Belgique, le Grand-Duché est également concerné par les blocages chez nos voisins belges. Avec pour résultat que les rayons fruits et légumes frais ou produits laitiers se retrouvent complètement vides ces derniers jours dans certains points de vente.

© RTL
Interviewé par RTL, Julien Wathieu parle d'une "situation compliquée", les dirigeants de l'enseigne en Belgique dialoguent avec les agriculteurs locaux, depuis mardi, c'est-à-dire depuis qu'ils ont commencé à bloquer activement les routes et ainsi à empêcher les camions de livrer. Ils espèrent trouver une solution aussi vite que possible, pour que les denrées alimentaires arrivent à nouveaux dans les magasins.
Un camion de La Provençale retenu 24 heures
La centrale d'alimentation luxembourgeoise "La Provençale" est également touchée par la colère des agriculteurs. Contacté, George Eichen, associé-gérant du grossiste en alimentation générale, explique qu'il a précisément été occupé par le blocage d'un camion ces derniers jours.
Il s'agit d'un camion qui a été retenu mercredi matin par les agriculteurs qui bloquaient les routes, à Neufchâteau en Belgique, à environ 15 kilomètres à vol d'oiseau de la frontière luxembourgeoise. Il a dû aller chercher le chauffeur sur place, alors que le camion contenant des denrées alimentaires devait rester immobilisé, même après des négociations avec les agriculteurs, poursuit-il.
George Eichen, qui qualifie prudemment la situation de "sportive", parle dans son cas d'une "prise d'otage" de son camion, qui n'a été autorisé à repartir que 24 heures plus tard, à savoir jeudi matin.
Une grande partie de la nourriture, environ la moitié, a malheureusement dû être jetée lorsque le camion est enfin arrivé à sa destination finale un jour plus tard. Il a bien tenté de discuter avec les agriculteurs en Belgique, mais il était difficile, voire impossible, d'arriver à un terrain d'entente. Le camion a donc dû rester sur place.
La seule solution qui nous reste ici, selon George Eichen, est de tenter d'éviter les routes bloquées ces prochains jours et de contourner les manifestations, afin de ne plus se retrouver dans une telle situation. Les pertes des dernières livraisons doivent désormais être compensées par le grossiste luxembourgeois, afin de pouvoir quand même livrer les clients.
Le groupe Cactus moins impacté par le mouvement
De son côté, Cactus confirme qu'il y a certes eu des retards dans la livraison de fruits et légumes en lien avec les manifestations d'agriculteurs depuis une semaine. Des répercussions sensibles ont donc été constatées, mais à aucun moment, les rayons n'ont été vides. Dans le pire des cas, il s'agissait d'un retard d'un jour, qui n'a pas été perçu par le client dans les magasins luxembourgeois. Il y a une raison à cela: le centre de distribution de Cactus se trouve au Luxembourg et à ce jour, les manifestations d'agriculteurs ont un moindre impact au Grand-Duché.
Cela avait également été l'un des avantages pendant la crise du Covid-19, selon Cactus, car là aussi l'enseigne était moins dépendante des distributeurs étrangers.