© Annick Goerens / RTL
Le conflit entre l'OGBL et la direction d'Ampacet Luxembourg s'envenime à Dudelange. L'usine étant bloquée, le patron en appelle à la justice. Le syndicat dénonce ce mercredi une "attaque d’envergure à l'encontre du droit de grève".
C'est l'escalade dans le conflit social dur qui a démarré lundi matin à la première heure sur le site d'Ampacet Luxembourg dans la zone d'activités économiques Wolser à Dudelange. La production de granulés en plastique est à l'arrêt. Les grévistes bloquent l'entrée.
"Force est de constater que la direction, acculée, tente par tous les moyens de briser la grève", résume l'OGBL dans un communiqué ce mercredi en début d'après-midi. Le syndicat révèle que le géant américain, Ampacet, a contre-attaqué sur le plan juridique dès mardi.
Les avocats mandatés par Ampacet ont saisi la justice pour obtenir un référé "voie de fait" et pouvoir expulser les grévistes du terrain d’Ampacet et libérer l'accès à l'entreprise. Et ce mercredi matin, "la direction a tenté de faire venir des salariés intérimaires pour remplacer les grévistes. Il s’agit là d’une infraction pénale et d’une attaque d’envergure à l’encontre du droit de grève. Un droit garanti par la Constitution", donc fondamental, se révolte l'OGBL qui parle d'"attaques intolérables".
Mais "la détermination des salariés reste intacte" et syndicat prévient qu'il ne laissera "passer aucune attaque contre le droit de grève" et utilisera "tous les moyens à sa disposition pour contrer de tels agissements".
Mobilisation d'ampleur demain à 15 heures ?
L'OGBL veut montrer à capacité de mobilisation et "appelle tous ses membres et sympathisants à se rendre régulièrement sur le piquet de grève" et se rassembler ce jeudi 30 novembre à 15 heures pour venir en soutien aux salariés en grève. L'usine tourne normalement avec 65 salariés ouvriers qui tournent sur poste.
Ces salariés revendiquent depuis des mois une augmentation salariale de 2,5% et trois jours de congé supplémentaires pour tous. D'autant que l'entreprise se porte "méga bien", avait expliqué jeudi dernier Stefan Osorio, secrétaire central adjoint du syndicat Chimie à l'OGBL, en expliquant qu'Ampacet Luxembourg avait réalisé "3,7 millions d’euros de bénéfices l’an dernier".
Mais entretemps la direction -et c'est inhabituel au Luxembourg- a unilatéralement dénoncé la convention collective en saisissant elle-même l’Office national de Conciliation et en demandant une non-conciliation.
De sorte que la convention collective de travail qui devait être négociée a volé en éclats et que les salariés seront désormais payé au salaire social minimum luxembourgeois. C'est donc le modèle social luxembourgeois tout entier qui bat de l'aile dans ce dossier.
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