La grève est déclenchée depuis ce lundi matin chez Ampacet Luxembourg. Les salariés de l'entreprise américaine implantée à Dudelange bloquent l'entrée du site et ont stoppé la production de granulés en plastique.

"C’est un conflit très important, car ici, le patron dit simplement ‘je n’ai plus envie de la convention collective'". Et il suit sa voie. Très durement. C’est pourquoi nous devons répondre très durement", martèle Nora Back, présidente de l’OGBL, présente aux côtés des grévistes ce lundi matin devant l'usine de production d'Ampacet à Dudelange.

La présidente de l'OGBL se dit "si fière et contente des grévistes, car ce matin, c’est tout le poste (de travail) qui est paralysé. Ils se sont tous mis en grève! Il n’y a aucun briseur de grève. La ligne de production est à l’arrêt pour le moment et nous allons voir combien de temps le patron pourra tenir". Nora Back est remontée parce que les rôles on été inversés. Cette fois, c’est l’entreprise, et non le syndicat qui a demandé une procédure de conciliation.

Comme annoncé jeudi par l'OGBL, le déclenchement de la grève était imminent chez Ampacet. Le movement a été lancé dès 6h00 ce lundi matin. Entre 30 et 40 personnes étaient présentes devant l’entrée de l’entreprise et elles ont fait entendre leur mécontentement. "Notre but n’est pas de faire grève pour faire grève, mais pour obtenir un résultat. (…) Nous resterons ici jusqu’à ce que le patron fasse un geste“, affirme l’ OGBL.

Grève chez Ampacet
Streik bei der Ampacet 1

Les négociations sur une nouvelle convention collective chez Ampacet sont actuellement au point mort, déplore l'OGBL dans un communiqué. Le conflit social couve depuis le printemps dans l'usine de production de Dudelange qui emploie 65 agents de production et caristes. La direction a proposé d’augmenter les salaires de 0,3% quand les représentants OGBL du personnel revendiquaient 2,5% d'augmentation de salaire et trois jours de congé supplémentaires pour tous.

Au cours de l'été, la convention collective a été résiliée. L'entreprise a engagé une procédure de conciliation, mais aucun accord n'a été trouvé jusqu'à présent.

C'est une attaque contre le modèle social luxembourgeois

Déi Lénk a publié un communiqué ce matin en soutien avec les salariés en grève : "Aujourd’hui, les salariés d’Ampacet sont entrés en grève. Après la tentative des patrons d’Ampacet de casser la convention collective, les salariés ont décidé de défendre leurs acquis en cessant le travail. Cette attaque effrontée du patronat est aussi une attaque contre le modèle social luxembourgeois qui risque de créer un précédent néfaste pour tous les salariés couverts par une convention collective du travail. Les salariés d’Ampacet luttent donc pour tous les salariés du pays".

Déi Lénk se dit solidaire "avec les salariés en lutte". Et estime qu'un "renforcement de la base légale des conventions collectives est plus que jamais impérative afin de protéger les salariés contre les abus patronaux."

Il est inhabituel au Luxembourg que les salariés cessent le travail et fassent effectivement grève. Cependant c’est la deuxième fois que cela se produit en deux mois dans l’industrie, après la grève chez Cargolux. C’est un moment important, selon la présidente de l’OGBL, Nora Back, qui était aussi présente lundi matin. Particulièrement parce que c’est l’entreprise elle-même qui a demandé une procédure de conciliation. Une action habituellement entreprise par les syndicats :

->À lire sur ce sujet : "Ce n'est rien d'autre qu'une déclaration de guerre à tous les salariés".