Jeudi matin, le travail de la police était au centre de l'émission de RTL, "L'invité de la rédaction".

Il n'est pas possible de dire clairement si les violences policières augmentent. En tout cas, aujourd'hui les policiers sont plus visibles et "il n'y a plus de respect de l'uniforme", a déclaré la nouvelle présidente du syndicat de police SNPGL, Marlène Negrini, qui était l'invitée de la rédaction de RTL jeudi matin. Depuis 2018, 123 cas de violences policières ont été dénombrés, soit environ 25 cas par an, selon les statistiques de l'IGP, l'Inspection générale de la police.

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Marlène Negrini n'a pas pu fournir de nouveaux éléments sur l'affaire des quatre fonctionnaires de police récemment arrêtés et placés en détention préventive, notamment pour coups et blessures. En effet, "l'instruction est toujours en cours et pendant les vacances estivales, la justice fonctionne au ralenti." Le juge d'instruction en charge du dossier est également en congé.

D'où viennent les violences policières?

Marlène Negrini "ne souhaite pas dire que les violences policières naîtraient de la frustration ou de la colère, mais ce serait un fait qu'aujourd'hui, un uniforme de police n'a plus aucune valeur." Globalement, la présidente du SNPGL déplore que le respect à l'égard du policier ait disparu. Les policiers se font cracher dessus et des objets sont lancés sur eux. Lors de manifestations, ce sont des œufs, des tomates et des bouts de bois qui volent. En 1988, quand elle a débuté dans la profession, c'était différent, "l'obéissance à la police" existait encore.

A l'époque, si les policiers disaient par exemple à un type ivre qu'il devait rentrer chez lui, ce dernier quittait le café. Aujourd'hui les ivrognes ne vont pas hésiter à leur cracher dessus, se ruent sur les agents ou se jettent par terre pour ne pas se laisser interpeler. Alors parfois il faut utiliser la méthode dure. "Si les concernés disent ensuite que des policiers leur ont fait mal, c'est parole contre parole et il faut faire une enquête."

Utilisation des bodycams

Là, les bodycams pourraient jouer un rôle à l'avenir. La loi a été votée avant les vacances d'été. "La loi originale aurait été parfaite", selon Marlène Negrini. Avec les retouches apportées après les avis - notamment ceux de la Commission consultative des droits de l'homme et de la Commission nationale pour la protection des données - "la manipulation des caméras est devenue plus compliquée", car il faudrait distinguer espace privé et espace public. Globalement, les caméras-piétons seraient cependant "une bonne chose" pour les agents, selon la présidente du SNPGL, mais il faudra être prudent lors de l'évaluation.

La criminalité a-t-elle augmenté?

"Il est bien possible que la criminalité ait augmenté parce que beaucoup de ressortissants étrangers tournent autour de la Gare, et trafiquent de la drogue" et parce que la population augmente également, indique Marlène Negrini. En outre, "aujourd'hui, tout est public. Tout le monde a un smartphone et tout est filmé."