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Le groupe Jost affrèterait toutes les deux semaines un avion pour amener en Belgique 180 travailleurs roumains afin qu'ils conduisent ses camions, selon le syndicat LCGB.
La filiale belge du transporteur Jost Group est une nouvelle fois pointée du doigt, écrit le syndicat LCGB jeudi matin dans un communiqué, où il exprime ses préoccupations. Le groupe Jost affréterait toutes les deux semaines un avion entre Bucarest et Maastricht, pour faire venir en Belgique environ 180 travailleurs roumains, afin qu'ils conduisent ses camions.
Une accusation dont se défend tant Jost, qui dénonce une "pure diffamation", que la société Skiptrans, par le biais de leurs avocats : "dans les conditions qu’impose la crise COVID il est apparu que le confort et la santé de ses chauffeurs imposaient à la société de droit Roumain SKIPTRANS d’organiser le déplacement de ces derniers dans les meilleures conditions par voie aérienne. Ceux-ci rejoignent au départ de Maastricht leurs différents lieux de chargement en Europe, en Hollande, Allemagne et Belgique en vue d’exécuter les missions de transports internationaux qui leur sont confiées" peut-on lire sur la RTBF.
Par ailleurs, poursuit le LCGB, les conditions dans lesquelles ces travailleurs doivent vivre dans les entrepôts de la firme, près de Liège, seraient très loin d'être conformes aux règles d'hygiène instaurées dans le cadre de la crise du Covid-19. Il n'y aurait que trois douches et deux toilettes pour plus d'une centaine de chauffeurs. Il serait en outre question de maltraitance et d'injures.
La société Jost avait déjà fait l'objet d'une enquête par le parquet fédéral belge pour des faits de fraude sociale et de trafic d'êtres humains. L'entreprise basée à Weiswampach avait notamment accepté de verser une caution à la justice belge pour empêcher la saisie de 250 de ses camions. Plus récemment, elle avait été pointée du doigt à la frontière franco-luxembourgeoise pour une affaire de décharge sauvage à Rédange.
21 salariés au chômage partiel au Luxembourg
Dans ce contexte le syndicat LCGB demande à l'Inspection des Mines et du Travail de renforcer ses contrôles afin de veiller au respect des mesures sanitaires pour qu'une telle situation ne puisse se produire au Luxembourg.
Le syndicat souligne en outre que le transporteur semble avoir une activité florissante pour faire venir autant de travailleurs de l'étranger. Le LCGB se demande dès lors s'il est justifié que 21 salariés de Jost Group soient en chômage partiel au Luxembourg, ou s'il s'agit d'une forme d'optimisation budgétaire.