Les installations illégales de gens du voyage se multiplient en Moselle. Le maire de Metz, exaspéré comme beaucoup d'élus, a décidé d'autoriser la police à "s'opposer physiquement" en cas de délit.

Il y a quelques jours, un campement illicite de gens du voyage s'est une fois encore installé sur le parking-relais de Thionville-Metzange. Une installation express car la préfecture avait cette fois réagit rapidement en signant aussitôt un arrêté de mise en demeure de quitter les lieux. 24h après, les caravanes avaient déjà plié bagage.

Mais les installations sauvages ne se résolvent pas toujours aussi rapidement, et des campements illicites occupent régulièrement des terrains durant plusieurs semaines en Moselle et Meurthe-et-Moselle, au grand dam des riverains, usagers, chefs d'entreprises ou élus qui pointent souvent la lenteur de la préfecture à réagir. D'autant que des dégradations sont fréquemment rapportées.

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L'installation de gens du voyage sur le P+R pour frontaliers de Metzange, il y a quelques jours, a finalement tourné court. / © Archives RTL

Un sujet qui agace aussi le maire de Metz, François Grosdidier, qui vient d'annoncer que désormais, les policiers municipaux pourront être autorisés à s'interposer.
 
Dans une interview de la Semaine, le 23 novembre dernier, le maire fait comprendre que le dialogue a prouvé ses limites. "C’est une situation qui ne peut plus durer. Des évolutions législatives sont nécessaires", déclare François Grosdidier qui prévoit deux mesures.

"Bunkériser" le Parc des Expos et "recourir à la force"

"Il va falloir que l’on fortifie le Parc des Expos, qu’on le bunkérise. L’objectif est de pouvoir empêcher physiquement toute intrusion". Le site devrait donc être aménagé en conséquence.

Mais ce n’est pas tout : "Nous avons fait confiance au dialogue et à la médiation, sans succès. Nous aurons désormais recours à la force pour empêcher les intrusions, avec la police municipale".

De son côté, France Bleu Lorraine a sollicité - pour l'instant sans succès - la préfecture de la Moselle afin de savoir si les policiers municipaux avaient légalement le droit d'agir dans le cas d'une installation de gens du voyage. François Grosdidier considère pour sa part qu'il faut "remettre les choses à leur juste place", et que des policiers ne peuvent pas rester sans rien faire si un délit est en train d'être commis.

"Nous avons investi, à l'Eurométropole de Metz, cinq millions d'euros pour réaliser une aire de grand passage et des aires d'accueil, conformément au schéma départemental des gens du voyage", rappelle encore le maire de Metz sur le site de France Bleu. "Et nous dépensons 600.000 euros en fonctionnement pour gérer ces aires d'accueil. Mais les gens du voyage s'installent en permanence sur des parkings publics, mais également des parkings privés et des propriétés privées".

"C'est un acte illégal qui se commet parfois sous les yeux de nos agents", déplore encore le maire.