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La planète sportive est contaminée par le padel et le Luxembourg n’échappe pas à la règle comme en témoigne l’engouement provoqué par les championnats nationaux.
Le padel est victime de son succès. Les championnats nationaux sont venus valider cette tendance ce week-end à Bonnevoie. De 59 joueurs en 2022, on est passé à 110 cette année. Le flux de matchs ne pouvait dès lors plus être absorbé par les deux terrains construits au cœur du club de tennis local. Il a fallu étendre la compétition sur plusieurs jours et surtout faire appel à la structure privée de Kockelscheuer pour la bonne tenue des débats.
On touche là au sujet le plus sensible. «Il n’y a pas assez de terrains au pays. Plusieurs clubs de tennis font des démarches pour ajouter une structure comme Schifflange ou les Arquebusiers mais ça prend du temps», confesse Claudine Schaul. L’ancienne joueuse professionnelle de tennis fait partie de la commission padel lancée par la Fédération Luxembourgeoise de Tennis (FLT) qui a pris la discipline sous son aile.

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Les chantiers ne manquent pas. «On est parti de rien et on est toujours dans la phase de construction. Il a fallu adapter les statuts et le système informatique afin qu’il accepte les licences. On ne peut en demander une que depuis deux semaines. C’est donc difficile d’établir des statistiques.» Il faut encore distinguer les mordus de la première heure du commun des mortels qui vient se défouler pour se changer les idées mais plusieurs signes ne trompent pas dont celui de la réservation des terrains. «Aux heures de pointe, c’est compliqué d’obtenir un créneau», reconnaît Claudine Schaul.
"L’esprit club est de retour"
Kockelscheuer et Munsbach sont les deux pôles principaux au pays, mais on joue aussi à Dudelange, à Hosingen et à Remich en attendant que d’autres cages viennent abriter ces matchs joués à quatre. C’est l’une des particularités de ce sport né dans les années 60 au Mexique. Il se joue à deux contre deux, ce qui donne un côté convivial à la chose. «Et surtout, on prend rapidement du plaisir, ce qui n’est pas forcément le cas du tennis qui demande un bagage technique certain avant de trouver l’aisance qui permet de s’épanouir», poursuit Claudine Schaul qui jongle avec les deux disciplines. «Je ne vais plus progresser en tennis, mais j’ai encore de la marge en padel.»
Goûter à la discipline, c’est déjà l’adopter. Les témoignages affluent dans ce sens. Pourtant, il reste un travail de médiatisation à faire. «Beaucoup de gens ne connaissent pas encore ce sport», ajoute la joueuse des Arquebusiers qui ne voit pas à travers l’émergence du padel un danger pour le tennis. «Selon moi, c’est complémentaire. Il n’y a pas d’essoufflement visible en tennis au pays. C’est même profitable pour certains clubs car le tennis offre parfois un service minimum sans suite. Ici, le fait de jouer à deux ramène la convivialité. L’esprit club est de retour. Je revois aussi certaines figures bien connues du tennis au pays faire leur retour sur les terrains de padel. Je pense à Tom Maquel, dont l’état des genoux ne permettait plus la pratique du tennis à un haut niveau.»
L’ancien joueur de Coupe Davis fait partie des meilleurs spécialistes au pays. On retrouve aussi Céline François, qui œuvre également au développement du padel au sein de la FLT. Le tout dans la diversité culturelle propre au pays avec une pointe d’accent hispanique qui trahit l’amour que portent notamment les Espagnols à la discipline. Là où les terrains poussent comme des champignons.
Ce n’est pas encore le cas au Luxembourg mais on commence à pousser les murs un peu partout car le padel ne semble pas être un simple phénomène de mode. Son côté démocratique le rend rapidement populaire. Une raquette, une balle et quelques rudiments pour mettre le pied à l’étrier.
Et si le principal écueil était de trouver un terrain…