Deux têtes d’affiche du Tour de Luxembourg sont déjà rentrées à la maison alors que le Néo-Zélandais Corbin Strong (Israel) a imposé sa puissance au Kirchberg, lieu d’arrivée de la première étape.

On ne s’attendait pas à un feu d’artifices de sa part, mais à tout le moins à un renvoi d’ascenseur envers Kevin Geniets qui n’a pas ménagé ses efforts pour lui cette saison. Mais Thibaut Pinot est parti dès la mi-course de cette première étape. Le chouchou du public français, acclamé par des milliers de supporters lors du passage du Tour de France dans les Vosges il y a quelques mois, a jeté le gant en compagnie de David Gaudu. Pinot reconnaissait avant le départ avoir été malade ces derniers jours et se ne berçait guère d’illusions. Il n’aura pas été au bout de sa dernière course par étapes de sa carrière et tentera de reprendre des forces pour ses adieux programmés en Italie, notamment à l’occasion d’un Tour de Lombardie qui lui tient particulièrement à cœur.

Wenzel en noir

C’est un coup dur pour l’équipe Groupama-FDJ réduite d’un seul coup à quatre unités. Kevin Geniets, en grande forme la saison dernière à pareille époque, n’avait pas la mine des grands jours et semblait résigné à s’accrocher ces prochaines heures sur ces routes qu’il connaît par cœur. Sans nourrir d’ambitions démesurées. Pinot et Gaudu faisaient chambre commune avant le départ de cette course. Il n’en fallait pas plus pour suspecter un retour de Covid dans un peloton qui s’est ébroué en début d’après-midi à partir de l’Abbaye de Neumünster.

Une fois le vrai départ donné par Andy Schleck, quatre garçons prenaient la fuite dont le Luxembourgeois Mats Wenzel (Leopard) qui avait une petite idée derrière la tête. «Oui, c’était prémédité. On espérait que le premier coup parte et qu’on se retrouve à deux dans l’échappée.» Pari gagné avec la présence du Danois Oliver Knudsen qui chutait malheureusement et laissait ses trois camarades orphelins. Le Scandinave devait même abandonner. Il restait à Wenzel à aller au bout de son idée en décrochant le maillot noir de meilleur grimpeur. Une entreprise qui réussissait à Bourscheid mais le Belge Lennert Teugels (Bingoal) lui contestait cette tunique en remportant le GP de Eschdorf.

Le peloton avait le bon goût de revenir avant la Côte de Stafelter, ce qui permettait au jeune Luxembourgeois de monter sur le podium pour enfiler le maillot. Devant, on allait s’expliquer entre costauds mais l’explosion attendue à 10 km de l’arrivée n’a pas réellement eu lieu malgré des tentatives de Richard Carapaz, le grimpeur équatorien d’Education et de Felix Gall, le ouistiti autrichien souvent cité pour décrocher la victoire finale.

Nouveau sprint à Mamer ?

Ils étaient encore un peu plus de 40 à monter vers le Kirchberg. Parmi eux, Corbin Strong, un Néo-Zélandais rapide au sprint et capable de passer les bosses. C’était son jour! Personne ne remontait à la hauteur de son pédalier dans cette explication qui couronnait enfin une saison pleine d’espoirs. Il devançait le Danois Soren Kragh Andersen (Alpecin-Deceuninck) et l’Espagnol Alex Aranburu (Movistar).

Deuxième du très relevé Grand Prix de Québec, le coureur de 23 ans mettait enfin la balle au fond. «J’ai tellement frappé à la porte cette saison que je peux enfin récompenser le travail de mon équipe.»

Le parcours sélectif et le nombre réduit de coureurs (6) par équipes n’avait pas poussé les formations à miser sur leurs sprinteurs. A quelques exceptions près dont Strong. On pense aussi au Belge Jordi Meeus (Bora-Hansgrohe) qui a le profil idoine pour s’imposer ce jeudi à Mamer, arrivée encore davantage dédiée aux hommes rapides. Au terme de cette deuxième étape dont le départ sera donné de Mondorf et après 183,9 km, d’autres coureurs pourraient tirer leur épingle du jeu. Le maillot jaune, Quinten Hermans (Alpecin-Deceuninck) et Alex Kirsch (Lidl-Trek), désireux de briller sur ses terres après sa deuxième place lors de l’ultime étape du Tour d’Italie, feront partie des outsiders du jour.