
La machine hespérangeoise est toujours en rodage mais une fois lancée, elle pourrait faire très mal / © Photo: Val Wagner
La 108e édition du championnat s’ouvre ce samedi à Schifflange et voit se dresser un épouvantail au milieu du champ de prétendants qui répond au doux nom de Swift.
Deux saisons pour s’installer et une troisième pour être sacrée. Hesperange est en train d’emprunter le même chemin que Dudelange, propulsé tout en haut des charts peu après l’arrivée de Flavio Becca au club à la fin des années 90. La question est de savoir sur combien d’années va s’étendre le règne de cette nouvelle super puissance du football grand-ducal. Son accession au trône s’est opérée en grandes pompes. Avec 100 pions marqués et une différence de buts (+72) affolante, le Swift de Pascal Carzaniga a placé la barre à une hauteur respectable. Peut-être pas assez pour l’investisseur qui a estimé qu’il y avait mieux à faire avec un nouvel entraîneur. Carlos Fangueiro et son staff ont repris le flambeau avec l’obligation de décrocher les lauriers et, si possible, de placer le club sur la carte européenne du ballon rond. Le chantier est en cours. Il va obliger l’entraîneur à jongler avec un effectif pléthorique. Une aubaine à cette période de l’année surchargée où il faut encore mettre les niveaux de chacun à jour et soigner les premiers bobos, conséquence d’une charge de travail importante. Un déplacement à Strassen attend le champion en titre pour les trois coups d’une compétition qui a déjà vu défiler 15 champions différents dont 5 toujours en lice parmi l’élite.
La nouvelle vie de Dudelange
Parmi eux, Niederkorn a faim de trophées. Il en attend un depuis 1981. Souvent placés, les Jaune et Noir ont chaque fois trouvé un obstacle sur leur chemin du Graal. Avec Jeff Strasser à sa tête, le Progrès a débuté une nouvelle ère prometteuse avec une série en cours qui en jette. Le club n’a plus perdu depuis 19 matchs en BGL Ligue. Pour prolonger cette euphorie, il lui faudra trouver la bonne formule en attaque. Un secteur chamboulé après les départs d’Elias Filet, qui a facturé 20 buts la saison dernière, de l’ailier vif argent Bilal Hend et des jokers Toni Luisi et Conrad Azong. Le déplacement de dimanche (18h30) à la Jeunesse aura valeur de test.
Le voisin differdangeois n’est pas en reste. Il est à nouveau d’attaque après une saison foutraque conclue par une victoire en Coupe de Luxembourg. La cinquième lors des 12 dernières éditions. Il s’agit cette fois d’attaquer la compétition domestique à bras le corps avec un premier adversaire à dompter qui figure lui aussi au palmarès du championnat. Le Fola a changé de logiciel depuis la saison dernière. Son premier contact brutal avec les équipes de bas de classement a failli se terminer en eau de boudin. Peut-être un mal pour un bien pour le club doyen qui a assimilé les codes du genre. A Differdange, Pedro Resende est revenu aux affaires. Deux joueurs argentins et un Costaricien sont arrivés et côtoient de nombreux lusophones qui donnent de l’allure et une multiculturalité dont on attend beaucoup dans la Cité du Fer.
Dudelange a, lui, réduit la voilure au terme d’un exercice contrasté. La vitalité des deux premiers tiers du championnat défunt a fait place à une douleur de fin de règne. Il a fallu consentir à laisser partir de nombreux joueurs et a renouvelé le staff. Le noyau semble à nouveau un rien étriqué pour jouer les premiers rôles et peut-être même une place européenne. Wiltz se frottera à une bête blessée par son élimination européenne dimanche à 16h.
Schifflange a les crocs
En quête de revanche ou de confirmation, plusieurs équipes semblent armées pour jouer les trouble-fête. Strassen, qui a hâte de se racheter après une saison décevante, la Jeunesse, bonifiée par quelques bonnes pioches, Mondorf, auteur d’un second Top 6 en neuf ans d’élite et peut-être Wiltz, qui se garde bien d’afficher de folles ambitions mais qui guette secrètement un aussi bon classement final qu’en 2021 (7e).
Le promu schifflangeois, lui, à des allures de coupeur de tête avec son recrutement XXL et des tauliers en mission. Il a l’étoffe d’un candidat à une saison paisible. Des garanties que ne présentent pas l’autre promu, Mersch, décidé à s’en tirer avec les moyens du bord, ni Rosport, rompu à jouer les funambules sur une ligne de crête alors que pour Mondercange comme pour Käerjéng, la saison qui suit celle de la montée aura comme un air d’examen de passage après une année d’apprentissage douloureuse.
Le Racing, lui, aimerait ne pas être mêlé à cette affaire de maintien. On peine à savoir comment sa mue importante va s’opérer. Premiers éléments de réponse face à Mondorf alors que les trois coups seront donnés ce samedi à Schifflange par l’une des équipes qui fait le moins parler d’elle. L’Union Titus Pétange travaille dans l’ombre. Sans révolution de palais mais avec un plan de bataille bien établi.