Dans l'attente depuis dix jours, le FC Metz saura aujourd'hui ce que la Ligue a décidé après les incidents qui ont interrompu le match Bordeaux-Rodez, capitale pour la montée en Ligue 1.

Les sorts de Bordeaux, Rodez, Metz et Annecy sont entre les mains de la commission de discipline de la Ligue de football professionnel. Celle-ci doit rendre sa décision lundi concernant les incidents du match de L2 Bordeaux-Rodez, un verdict capital pour la montée et la relégation.

Les dix membres de la commission présidée par Sébastien Deneux se réuniront à partir de 13h00 au siège de la LFP à Paris avec la lourde tâche de statuer sur les évènements qui ont abouti le 2 juin à l'arrêt en première période de cette rencontre de la 38e et dernière journée après l'agression par un supporteur bordelais du joueur ruthénois Lucas Buades, auteur de l'ouverture du score.

Cette partie était déterminante à la fois pour les Girondins, engagés dans un sprint à distance avec Metz pour un retour parmi l'élite, et pour Rodez, à la lutte avec Annecy pour éviter la descente en National. Or, à 1-0 en faveur des visiteurs, Bordeaux manquait son ticket pour la L1 au profit des Messins, tandis que Rodez échappait à la relégation au détriment des Haut-Savoyards.

C'est dire l'enjeu entourant cette séance spéciale de la commission de discipline qui doit enfin entériner le classement final de la L2. Le 5 juin, elle avait décidé de placer le dossier en instruction "au regard de la gravité des faits" et de ne pas comptabiliser le résultat du match.

Pour l'instant, en haut de tableau, seul Le Havre, sacré champion, est assuré d'être promu en Ligue 1 alors qu'il reste encore une place à attribuer pour la descente aux côtés de Niort, Nîmes et Dijon, déjà condamnés.

En l'état, la montée du FC Metz n'est donc pas actée. Même si elle est très probable: les Messins ont trois points d'avance sur Bordeaux et une différence de buts largement meilleure.

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Pessimisme pour Bordeaux

Plusieurs options sont possibles: une défaite sur tapis vert des Girondins, une rencontre à rejouer et/ou une pénalité de points pour Bordeaux.

La jurisprudence n'incite pas à l'optimisme pour les Bordelais puisque les derniers incidents impliquant supporters et joueurs ont causé de lourdes sanctions pour les clubs hôtes.

À titre d'exemple, Nice a écopé de deux points de pénalité (et un avec sursis) après des débordements lors de l'accueil de l'OM en août 2021. Lyon a perdu un point après un jet de bouteille sur le Marseillais Dimitri Payet en novembre de la même année.

Ces matches, tous deux arrêtés définitivement, avaient en outre été rejoués. Mais la donne est cette fois plus complexe puisque la saison est censée être terminée et que les joueurs bordelais et ruthénois ont été mis au repos en attendant l'issue de la procédure.

Bordeaux, Annecy, Rodez ou Metz: il y aura des déçus

Depuis les évènements du 2 juin, chaque camp avance ses pions sur le terrain médiatique. Les dirigeants bordelais ont publié samedi un communiqué pour réclamer que la partie soit rejouée sans recevoir de sanction et ont annoncé le dépôt d'une réclamation contre Rodez, pour "violation des règles relatives à l'éthique sportive et au fair-play".

Les Girondins arguent que Lucas Buades n'a souffert "d'aucune lésion" et que le club aveyronnais n'a pas "coopéré spontanément avec les enquêteurs dans les heures et les jours ayant suivi l'événement", ce qui motive leur réclamation.

Selon eux, la seule agression du supporter ne peut avoir provoqué "la commotion invoquée par le joueur", qui résulterait plutôt d'un choc avec ses coéquipiers venus l'entourer pour fêter son but. Ils assurent également que "les conditions de sécurité étaient réunies" pour reprendre la rencontre.

Le président d'Annecy, Sébastien Faraglia, a de son côté indiqué que si "aucune violence sur un terrain ne doit avoir lieu", en revanche "profiter d'événements extérieurs pour en tirer profit comme le maintien de son club, en trahissant le football, est aussi contraire à l'éthique sportive".

Le dirigeant s'est élevé contre l'hypothèse d'une rencontre gagnée sur tapis vert par le RAF (Rodez Aveyron Football), "car il s'agit de la forme de tricherie la plus élaborée, ce qui est très grave". Des propos qualifiés d'"inadmissibles" par le club de Rodez.