
Sylvio Ouassiero et Vincent Decker ont tenu leur rang dans la défense dudelangeoise. / © Val Wagner
Dudelange ne compte qu’un point d’avance sur Hesperange à l’heure d’entamer la seconde phase de la compétition et les détails qui feront basculer la partie sont nombreux.
La fraîcheur. La trêve hivernale de deux mois permet aux joueurs de recharger leur batterie et de reformater leur logiciel. Plus qu’ailleurs encore, on dit du championnat luxembourgeois qu’il s’agit de deux compétitions de quatre mois plutôt qu’une seule de dix mois. Il n’empêche que les joueurs des deux équipes de pointe n’auront pas le même nombre de matchs dans les jambes à l’heure d’aborder le sprint final. Les Dudelangeois auront, bon an, mal an, disputé huit rencontres de plus. Elles remontent à l’été dernier. Elles ont dégagé un parfum européen et généré un rythme idéal avant les trois coups de la compétition domestique. Mais reviendront-elles, sous une forme ou une autre, pourrir les organismes dudelangeois dans la dernière ligne droite? La question mérite d’être posée quand on sait que Carlos Fangueiro n’a utilisé que 21 joueurs depuis le début de la compétition, dont sept qui ont un temps de jeu famélique. Quatre joueurs, dont deux n’ont pas du tout joué en championnat, sont partis, un seul est arrivé. À Hesperange, 25 joueurs ont reçu leur chance dont trois qui sont partis. Deux sont arrivés et le vivier dans lequel l’entraîneur peut piocher est bien plus large que celui du leader actuel. Un mal pour un bien?
La cohésion. Hesperange traîne un peu cette image d’Epinal d’auberge espagnole. Sans doute parce qu’une bonne trentaine de joueurs se présentent toujours à l’entraînement et que la concurrence bat son plein. L’entraîneur Pascal Carzaniga a jusqu’à maintenant géré de main de maître cette opulence, n’opérant que quelques menus changements parmi les 16 joueurs qu’il peut sélectionner chaque week-end. Une bonne vingtaine de gars doivent encore se sentir concernés. Les autres devront prendre leur mal en patience et peut-être reconsidérer leur avenir en fin de saison. Le risque de tension semble moins palpable à Dudelange. Le club fonctionne en comité plus restreint. Les choix de Carlos Fangueiro coulent généralement de source. Les bobos et les suspensions sont les valeurs ajustables qui guident le technicien portugais. Avoir une vingtaine de gars opérationnels peut paraître un rien juste en cas de blessures. Les postes sont doublés mais certains présentent moins de garanties. Serait-ce le talon d’Achille du champion en titre?
Le calendrier. Ce paramètre a souvent pesé au décompte final. Il ne devrait pas jouer de rôle majeur ici puisque Dudelange va jouer le même adversaire que le Swift une semaine après son concurrent. Le niveau de forme de l’équipe rencontrée ne variera dès lors que très peu. A un détail près tout de même qui s’appelle Niederkorn. Le Progrès sera le premier adversaire du F91 cette année et le dernier de la saison pour Hesperange. Aura-t-il encore un coup à jouer dans la compétition lors de la 30e journée? Il reste aussi à démêler l’écheveau de la Coupe de Luxembourg. Les deux rivaux sont toujours en course et leur parcours pourrait se croiser avant la finale ou à tout le moins épuiser davantage un club que l’autre. Hesperange disputera son huitième de finale à Differdange. Dudelange ira à Pétange le 12 avril. Là encore, statu quo sur la difficulté.

Clément Couturier fut l’une des pierres angulaires du Swift en cette première partie de saison. / © Val Wagner
L’expérience. Là encore on peine à départager les deux protagonistes. La moyenne d’âge de l’équipe type alignée en première partie de saison est quasiment la même à la virgule près (28,7 ans pour Hesperange, 28,5 ans pour Dudelange). Le vécu est lui aussi énorme de part et d’autre avec des garçons qui savent comment aller chercher un titre. Tous ont pratiquement déjà soulevé un trophée. Il faudra donc d’autres ressorts pour faire la différence. Et ce n’est pas l’histoire d’un club qui lui donne un avantage. Dudelange est reparti d’une feuille blanche avant de bien vite connaître la gloire. Hesperange en prend le chemin aussi. Il lui reste le plus difficile à faire: inaugurer un palmarès!
La confrontation directe. Il n’y en a eu qu’une pour l’instant. La seconde est programmée le 16 avril. La seule certitude, c’est que si une troisième devait s’inviter au banquet, elle interviendrait après puisque les quarts de finale de la Coupe sont programmés pour plus tard. La démonstration du Swift lors de la première manche (4-0 à Dudelange) donne au club du Holleschbierg un avantage moral. Le F91 se souviendra qu’une vengeance est un plat qui se mange froid. Le leader aura eu tout le temps de ruminer et on se gardera bien de dire que ce match sera décisif pour le titre. Les ténors perdent souvent plus de points dans la seconde partie de championnat.