Skjelmose prend le pouvoir, Geniets en embuscade

On l’avait déjà vu affûté la veille lorsqu’il tenta de faire la nique au peloton dans les dix derniers kilomètres de la troisième étape. On l’a retrouvé tout aussi saignant au terme des 26,1 km tracés autour de Remich.

Le Danois Mattias Skjelmose a fait coup triple au terme de l’exercice en solitaire. Il a remporté l’étape, pris les commandes de la boucle luxembourgeoise et enfilé le maillot blanc de meilleur jeune. A 21 ans, la promesse scandinave avait du mal à réaliser ce qui lui arrivait. «Je dois avouer que je n’étais pas au mieux ces derniers jours. C’est probablement le vélo qui était super», glissait-il en guise de boutade.

Le protégé de Kim Andersen s’est joué des pièges du parcours sélectif, avalant la première côte interminable avec un coup de pédale aérien. Le duel avec le Français Benjamin Thomas était engagé à l’intermédiaire puisqu’une seconde séparait les deux coureurs. Il a fallu une crevaison du leader de la Cofidis pour que le match soit plié. Et pour que Skjelmose retourne la table au classement général qu’il mène désormais de trois secondes devant Kevin Vauquelin (Arkéa-Samsic) qui pourrait regretter amèrement son étourderie lors du départ qui lui a peut-être fait perdre une poignée de secondes.

«Je devrai me méfier de lui mais aussi de Madouas et de Geniets qui paraissent très forts depuis le début de l’épreuve», ponctuait celui qui avait rejoint l’équipe Leopard en 2020. Un passage qui lui a permis de découvrir les routes luxembourgeoises et de préparer avec minutie son coup du jour. Le meilleur de sa carrière jusqu’ici.

Ce samedi, il pourra compter sur sa solide équipe avec notamment Giulio Ciccone pour contrôler les opérations et museler les prétendants à la victoire finale.

Les huit premiers du classement général n’ont certainement pas renoncé à monter sur la plus haute marche du podium puisqu’ils se tiennent en moins de 30’’, mais Kevin Geniets, auteur d’un excellent chrono qui l’a placé à la sixième place ce vendredi, reconnaissait que ce serait difficile. «On attaquera comme on l’a déjà fait», annonçait l’ancien champion national très satisfait de sa performance du jour. «C’est peut-être le meilleur chrono de ma carrière. J’avais de supers sensations et des watts. La première côté fut difficile à aborder car tu ne dois pas te mettre dans le rouge, mais tu ne peux pas te permettre de trop en garder sous la pédale non plus.»

Valentin Madouas, lui, avait le sentiment d’avoir tout donné et n’avait pas de regret malgré la perte de son maillot jaune. Le Français, qui se retrouve dixième au classement général, pourra fomenter un coup avec son camarade Kevin Geniets pour espérer encore faire basculer la course au terme des 178,4 km qui relieront Mersch au Limpertsberg avec le Pabeierbierg à gravir à trois reprises.

Sera-ce suffisant pour renverser l’effronté Mattias Skjelmose?