
Le Néo-Zélandais Aaron Gate a surpris tout le monde en s’imposant au sprint à Diekirch. / © Serge Waldbillig/Tour de Luxembourg
Kevin Geniets et la Groupama-FDJ ont essayé de creuser des écarts à la veille du contre-la-montre, mais l’entreprise n’a pas porté ses fruits et le Néo-Zélandais Aaron Gate a coiffé tout le monde au poteau.
Le plan était posé sur la table, la causerie était limpide, mais l’opération ne s’est pas tout à fait déroulée comme prévu ce jeudi entre Rosport et Diekirch (188,4 km) au terme de l’étape la plus longue et la plus sélective de la boucle luxembourgeoise.
Groupama-FDJ et le maillot jaune Valentin Madouas ont gardé un œil attentif sur l’échappée de 9 coureurs qui n’a jamais compté plus de 4 minutes d’avance. Comme la veille, la structure française a trouvé du renfort avec UAE, Quick-Step et même Trek-Segafredo mais à l’heure de passer aux grandes manœuvres, il restait trop de monde dans les roues.
«C’était sélectif, mais pas assez», constatait le maillot jaune Valentin Madouas, pas complètement satisfait de cette journée. «Il faudra faire avec et tout donner dans le contre-la-montre de demain», poursuivait celui qui conserve 7’’ d’avance sur le Néerlandais Bax au classement général.
LE CHRONO DE REMICH DÉCISIF
Remich et ses vignes accueillent en effet un effort en solitaire de 26,1 km pour départager les meilleurs et creuser enfin des écarts significatifs la veille de l’arrivée dans la capitale.
«Ce sera la journée hyper-importante de ce Tour. Valentin et moi allons tenter de sortir le meilleur chrono possible. Ce sera difficile mais ça peut nous correspondre avec les bosses. Il faut espérer une grande journée», confiait Kevin Geniets dont le coup de force dans le Huelewee, la dernière difficulté du jour située à 10 kilomètres de l’arrivée, n’a pas suffi à opérer une sélection de quelques coureurs. Ils étaient une dizaine puis encore une trentaine un peu plus loin lorsque le Danois Skjelmose (Trek-Segafredo) tenta sa chance en solitaire.
Le regroupement lui était fatal et le sprint allait se jouer dans un peloton de 40 coureurs. A ce petit jeu, on attendait encore Trentin, voire Sénéchal, mais pas nécessairement Aaron Gate. Le Néo-Zélandais de 31 ans et sa coupe mulet trompaient tout le monde pour s’offrir une seconde victoire cette saison après son succès au Tour de Grèce. «Ce n’est pas une surprise pour moi car je connais ma pointe de vitesse, mais ça l’est tout de même car mes jambes étaient vraiment lourdes les deux premiers jours de course.»
GARE À THOMAS!
Le Kiwi devançait un Benjamin Thomas qui se fait discret depuis le départ mardi mais qui fait désormais figure de favori à quelques heures d’un exercice qu’il maîtrise plutôt bien. Spécialiste de la piste et double champion de France du chrono, le coureur du Tarn avance les meilleures références et son retard de 12’’ au classement général est tout sauf insurmontable sur un terrain de jeu qui pourrait aussi lui plaire.
Si aucun Luxembourgeois ne s’était glissé dans l’échappée du jour, Michel Ries s’est montré plutôt affûté dans le final. «La journée n’a pas été trop usante mais le final était nerveux. Dans l’avant-dernière descente, un coureur de Trek est tombé devant moi. J’ai pris une petite cassure mais je suis revenu dans la dernière ascension», expliquait le coureur d’Arkéa-Samsic. «On a encore trois coureurs placés au général. Ça ouvre des perspectives pour demain.»
Avec 36 coureurs qui se tiennent en 18’’, on peut s’attendre à une rude bataille le long de la Moselle ce vendredi.