
Deux jours après avoir subi leur première défaite du tournoi, contre les Pays-Bas (26-23), les championnes du monde en titre ont redressé la tête, et bien haut.
Peu importe les absences de cinq joueuses majeures, en congé maternité (Estelle Nze Minko, Chloé Valentini, Laura Flippes) ou blessées (Laura Glauser et Grâce Zaadi), les Bleues, jamais inquiétées, ont retrouvé la cohésion collective de leurs plus grandes conquêtes.
Celles-ci ont toujours été assises sur une défense de fer. Le sélectionneur Sébastien Gardillou, qui avait demandé mardi qu’elle soit “excellente” et pas seulement bonne, a été entendu.
“J’avais demandé qu’elles soient rugueuses, elles ont été rugueuses. Elles ont mis une intensité folle dans les duels, qu’elles n’avaient pas mise contre les Pays-Bas”, a apprécié Gardillou, louant aussi la capacité de “résilience” en attaque de ses joueuses après avoir manqué d’efficacité face aux Néerlandaises.
Concernées individuellement et collectivement, les Bleues ont parfaitement gêné la circulation de balle des Danoises et fait résonner leur hargne, dès le début de match (3-0), dans une Ahoy Arena aux trois-quarts vide. Après avoir fait le plein juste avant pour la qualification des Néerlandaises face aux Hongroises (28-23).
“J’ai dit aux filles “la gentillesse, on la laisse au vestiaire”. Et on se parle franchement, on n’a pas le temps sur un terrain”, a expliqué la capitaine Tamara Horacek.
“On s’est dit qu’il fallait qu’on mette beaucoup plus d’impact sur le terrain ou même en dehors, qu’il y ait plus de signes, plus de rage dans les visages, dans les gestes, sur le banc. Et c’est ce qu’on a fait”, a embrayé Sarah Bouktit.
Les Françaises ont aussi été parfaitement lancées par Clarisse Mairot (6/7), qui a réussi ses quatre premiers tirs (8-4, 11e) alors que la menace de loin était essentielle dans un futur succès.
“J’ai apporté par mon tir de loin, mes duels, j’ai provoqué des pénaltys, c’était super”, a souligné Mairot.
“Quand on voit qu’une joueuse est en feu, on continue de l’envoyer (au tir en la servant), sur différentes formes”, a de son côté relevé Horacek, meneuse de jeu.
L’arrière gauche de Brest a aussi été précieuse en inscrivant deux buts coup sur coup en seconde période alors que les Danoises, menées de cinq longueurs à la mi-temps (17-12), étaient revenues à deux unités (19-17, 39e).
Pour relancer la machine, les parades d’Hatadou Sako (9/30) ont également compté, notamment celle devant Elma Halilcevic, fructifiées par deux buts de Sarah Bouktit derrière (22-17, 45e). Un autre arrêt et, quelques minutes plus tard, Lucie Granier pliait le match (28-21, 52e).
Bouktit (8/8 dont 2/2 sur pénalty), élue joueuse du match, illustre les choix payants effectués par Gardillou: le sélectionneur a fait démarrer la pivot de Metz en attaque (Oriane Ondono étant utilisée en défense).
“Il a voulu prendre le meilleur de nous et je pense que c’est ce qu’il fallait faire sur un match couperet”, a commenté Bouktit.
Gardillou a aussi placé au poste d’arrière droite l’habituelle pivot Pauletta Foppa. Elle a complètement éteint en défense Anne Mette Hansen tout en apportant son écot en attaque.
“J’ai des idées mais je ne suis pas magicien non plus. Je regarde les points forts de nos joueuses et j’essaie de passer le quart de finale”, a répondu le sélectionneur.
Il a également rapidement fait entrer Léna Grandveau comme demi-centre (son poste de prédilection). Dans la foulée, la Bourguignonne a délivré une merveille de passe décisive pour Lucie Granier (11-8).
Comme Grandveau, Méline Nocandy (2/2) a été décisive juste après son entrée en jeu (12-8, 20e) et avoir manqué les trois précédents matches, blessée à une cheville. Comme ses équipières, elle a encore deux matches devant elle.