Et si l'arme absolue contre les embouteillages était une moto volante? Ce n'est déjà plus de la science fiction, plusieurs constructeurs planchent sur le projet, et un Français, Ludovic Lazareth, a déjà construit - et fait décoller - le premier prototype de moto volante au monde.

Qui n'a jamais rêvé de  survoler les embouteillages plutôt que d'être coincé dans sa voiture? Les engins volants, voitures ou motos, popularisés en particulier par le cinéma, appartiennent de moins en moins à la science-fiction: plusieurs start-up y croient dur comme fer. À commencer par le constructeur auto-moto Lazareth.

Son patron, Ludovic Lazareth, s'inspire de la célèbre formule de l'écrivain Mark Twain: "Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait", lorsqu'il décide, fin 2018 de se lancer dans un projet fou: fabriquer la première moto volante au monde!

UNE VRAIE MOTO VOLANTE

Après des mois de travail acharné, des impasses techniques et des échecs qu'il a fallu surmonter, Ludovic crée de toutes pièces la "Lazareth LMV496", une moto électrique, homologuée pour la route, qui peut se transformer en engin volant pendant une dizaine de minutes.

Sur la route, la LMV496 est une moto électrique à quatre roues avec une centaine de kilomètres d’autonomie. La puissance nécessaire au décollage est assurée par des turbines. La puissance totale délivrée avoisine les 1300 chevaux pour 2800N de poussée.  Le passage du mode route au mode vol se fait en actionnant un simple interrupteur sur le tableau de bord.

La première "vraie" moto volante de l'histoire a été dévoilée en 2019. Vraie, car "elle est la seule capable de rouler sur la route et de s'envoler. Nos concurrents se contentent de fabriquer des drones avec un pilote installé dessus" explique Ludovic Lazareth.

DES PROTOTYPES IMPROBABLES

Et c'est vrai que le terme de moto volante a été un peu mis à toutes les sauces pour qualifier, parfois abusivement, de drôles d'engins comme ce prototype Hoverbike Scorpion-3, mis au point par la société russe Hoversurf. La "moto" ne roule pas et les quatre hélices qui tournent sans aucune protection à quelques centimètres du pilote n'ont rien de rassurant.

Autre drôle d'engin, le Kitty Hawk Flyer, financé par Larry Page, l'un des cofondateurs de Google. Là encore, le prototype issu du croisement d'un drone et d'un hydravion n'a pas grand-chose d'une moto volante. Il ne s'utilise pas sur la route et a besoin d'une vaste étendue d'eau pour décoller et atterrir en toute sécurité.

Autre constructeur à s'être lancé dans l'aventure, Jetpack Aviation, une start-up californienne spécialisée dans les réacteurs dorsaux. Elle développe depuis deux ans la Speeder. Un Aéronef à décollage et atterrissage vertical plus proche de la moto volante française de par son mode de propulsion.

Son constructeur annonce des performances qui font rêver: 240km/h et 20 minutes d'autonomie. Les premiers tests seraient convaincants d'après l'entreprise. Mais comme on le voit sur la vidéo ci-dessous, on est bien loin pour l'instant des performances annoncées. L'engin, enfin uniquement son châssis, effectue un décollage pour un petit vol stationnaire sans pilote.

Qu'à cela ne tienne, Jetpack Aviation espère avoir une moto volante à présenter en 2022, et la commercialiser dès 2023. Et les plus casse-cou peuvent même la précommander sur leur site au prix de 380.000 dollars, soit un peu plus de 321.000 euros.

COUP MARKETING?

Pour Ludovic Lazareth, il s'agit là d'un joli coup marketing, mais le Français se montre plus réservé sur les performances et surtout sur le calendrier annoncé par Jetpack Aviation. Il sait par quelles galères techniques il est passé pour mettre au point son prototype de moto volante.
Il en a fabriqué cinq, elles sont disponibles au prix de 496.000 euros pièce. Et si la LMV496 restera dans l'histoire comme la toute première moto volante, elle n'est homologuée que sur route, mais pas encore dans les airs.

Pour l'instant elle n'a le droit de voler qu'en mode captif, dans une cage fermée. En attendant le précieux sésame de la DGAC, la direction générale de l'aviation civile, le constructeur continue d’améliorer son engin. Et la ministre des armées, Florence Parly lui a même promis qu'il pourrait venir la tester dans une base militaire.

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