Avant que le président américain Donald Trump n’annonce une pause de 90 jours sur les droits de douane, il avait déjà exhorté les investisseurs à acheter des actions - une démarche qui serait généralement considérée comme un délit d’initié. Maurice Bauer a confirmé cette dernière dans une interview accordée à nos confrères de RTL Radio.
Le député CSV, qui a travaillé pendant 16 ans à la Bourse de Luxembourg, a exprimé son incrédulité: “Il est difficile d’imaginer ce que cet homme a réellement fait!”
L’appel à l’investissement lancé par M. Trump, alors qu’il était au courant du prochain gel des droits de douane, s’est avéré bénéfique pour ceux qui ont suivi ses conseils. M. Bauer, également ancien étudiant en droit, a déclaré qu’il s’attendait à ce que les actions du président fassent l’objet d’une enquête.
La volatilité actuelle des marchés financiers mondiaux n’affecte pas seulement les actions, mais aussi les obligations, y compris les bons du Trésor américain. Les bons du Trésor, qui sont une forme de dette publique, sont généralement considérés comme une valeur refuge en période d’incertitude. Mais comme le souligne Maurice Bauer, le gouvernement américain semble avoir perdu le contrôle de la situation. “Lorsque les marchés deviennent imprévisibles, les investisseurs se tournent généralement vers les obligations et la dette publique”, explique M. Bauer.
Or, l’évolution récente montre une baisse non seulement de la valeur des actions, mais aussi de la demande de bons du Trésor. Alors que la demande diminue, la dette nationale américaine continue d’augmenter. Selon M. Bauer, cette tendance à la baisse est l’une des principales raisons de la pause tarifaire partielle du président Trump. Les États-Unis consacrent actuellement environ 900 milliards d’euros par an au remboursement de leur dette.
Malgré la suspension temporaire de certains droits de douane, la tension générale sur les marchés demeure. Le spécialiste rappelle que plusieurs des tarifs douaniers imposés par Donald Trump sont toujours en vigueur, notamment l’augmentation générale de 10%, l’augmentation de 25% sur l’acier, l’aluminium et les pièces détachées automobiles, et l’augmentation de 125% sur les importations chinoises.
Quant au Luxembourg, dans quelle mesure son marché boursier a-t-il été touché ? M. Bauer souligne qu’en dehors d’ArcelorMittal, seul un nombre limité d’entreprises luxembourgeoises sont cotées en bourse. Toutefois, le marché ne fonctionne pas de manière isolée. “Tous les marchés sont reliés entre eux. Si le DAX allemand ou le CAC40 français bouge, le marché luxembourgeois bouge aussi”, conclut l’invité de RTL.
