Quelque 250.000 personnes ont défilé devant la dépouille du pape François exposée à la basilique Saint-Pierre de Rome entre mercredi matin et vendredi soir, a annoncé le Vatican. Les visites étant désormais terminées.
Le Protection civile italienne avait indiqué un peu plus tôt que l’accès à la place Saint-Pierre, par laquelle se fait l’entrée dans la basilique, serait fermé à partir de 17H00 en vue des préparatifs pour les funérailles, qui débuteront samedi à 10H00 en présence d’une cinquantaine de chefs d’Etat.
Le président Emmanuel Macron et son épouse Brigitte, vêtus de noir, se sont recueillis vendredi devant la dépouille du pape François, exposée à la basilique Saint-Pierre de Rome.
Les mains croisées, ils sont restés un instant sur le côté gauche du cercueil, entouré des gardes Suisses, pendant que les fidèles et touristes défilaient sans discontinuer dans l’espace qui leur est réservé. Comme plus de 50 autres chefs d’Etat, Emmanuel Macron assistera samedi aux obsèques du jésuite argentin.
Donald Trump s’est envolé vendredi pour Rome où il assistera samedi avec son épouse Melania aux obsèques du pape François avec des dirigeants du monde entier, contre lesquels il n’a cessé depuis janvier de décocher des flèches commerciales et diplomatiques.
Le président américain doit arriver dans la capitale italienne aux alentours de 22H50 locales.
“Nous allons rencontrer de nombreux dirigeants étrangers” en marge des obsèques, a-t-il assuré aux journalistes juste avant de quitter la Maison Blanche, mais sans préciser qui.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait déclaré mardi qu’il “voudrait” rencontrer son homologue américain au Vatican. Mais il a annoncé vendredi qu’il n’était pas certain de pouvoir se rendre aux funérailles du pape François.
Au moins 130 délégations étrangères seront présentes, dont celles de l’Argentin Javier Milei et du Prince William.
L’agence italienne de protection civile estime que “plusieurs centaines de milliers” de personnes se rendront dans la ville éternelle en ce week-end qui s’annonçait déjà très chargé en raison d’un jour férié.
Les autorités italiennes et vaticanes ont placé les alentours de Saint-Pierre sous haute protection, avec des milliers de bénévoles et de forces de l’ordre mobilisés, un système anti-drones, des tireurs d’élite sur les toits et des avions de chasse prêts à décoller.
Des dizaines de milliers de personnes ont déjà fait la queue pendant des heures pour rendre un dernier hommage à François, dont le cercueil sera fermé vendredi à 20 heures lors d’une cérémonie à laquelle assisteront les cardinaux.
C’est le cardinal Kevin Farrell, le “camerlingue” qui gère les affaires courantes du Vatican jusqu’à l’élection d’un nouveau pape, qui présidera le “rite du scellement du cercueil”.
Le premier pape sud-américain de l’Eglise catholique est décédé le lundi de Pâques à l’âge de 88 ans, moins d’un mois après sa sortie de l’hôpital romain où il était soigné pour une grave pneumonie.
Véronique Montes-Coulomb, une touriste toulousaine qui attendait d’entrer à Saint-Pierre jeudi, a assisté à la messe du dimanche de Pâques, la dernière sortie publique du souverain pontife: “Nous avons vu passer le pape dans la +papamobile+, il semblait en bonne santé, et nous avons été surpris d’apprendre qu’il était mort lundi matin.”

L’Argentin, dont la santé était défaillante depuis longtemps et auxquels ses médecins avaient ordonné un strict repos, a défié leurs préconisations pour se présenter aux fidèles à Pâques, la fête la plus importante du calendrier catholique.
Les condoléances ont afflué du monde entier pour le défunt pape, un réformateur énergique qui a défendu les plus vulnérables et les plus marginalisés de la société au cours de ses 12 années à la tête des quelque 1,4 milliard de catholiques que compte la planète.
Le cercueil capitonné de rouge du jésuite argentin a été placé devant l’autel de la basilique Saint-Pierre. François, dont les mains enserrent un chapelet, porte ses habits pontificaux: une chasuble rouge, une mitre blanche et des chaussures noires.
Un par un, les fidèles se recueillent depuis mercredi devant le cercueil, ne disposant que de quelques secondes. “C’était un moment bref mais intense à côté de son corps”, a déclaré jeudi à l’AFP l’Italien Massimo Palo, 63 ans, après sa visite.
“C’était un pape parmi son troupeau, parmi son peuple, et j’espère que les prochains papes seront un peu comme lui”, a-t-il ajouté.
Après les funérailles, le cercueil de François sera transporté pour être inhumé, selon sa volonté, dans la basilique papale Sainte-Marie-Majeure, à Rome, dédiée au culte de la Vierge.

Un groupe de “pauvres et de nécessiteux” sera présent sur les marches de la basilique pour accueillir le cercueil du pontife, qui était un ardent défenseur des laissés-pour-compte.
Sa tombe en marbre, avec pour seule inscription “Franciscus”, François en latin, sera accessible au public à partir de dimanche matin.
Après les obsèques, tous les regards se tourneront vers les 135 cardinaux-électeurs - soit ceux âgés de moins de 80 ans - réunis en conclave pour choisir le successeur de François.
La date du début du conclave n’est pas encore connue, mais en vertu des règles vaticanes, il devrait s’ouvrir entre le 15e et le 20e jour après son décès, soit entre le 5 et le 10 mai.
Les cardinaux, qui ont commencé à converger à Rome et se sont déjà vus à trois reprises, se réuniront dans la Chapelle Sixtine et procéderont à quatre scrutins par jour, deux le matin et deux l’après-midi.
Le cardinal italien Pietro Parolin, qui était le numéro deux de François, est donné favori par le bookmaker britannique William Hill, devant le Philippin Luis Antonio Tagle, archevêque métropolitain émérite de Manille.