
Friedrich Merz, 69 ans, doit être élu par une majorité des 630 députés du Bundestag. Le chef des conservateurs, vainqueur des récentes élections législatives, dirigera une coalition gouvernementale formée avec le parti social-démocrate (SPD) du chancelier sortant. Le processus d’élection du chancelier allemand est très codifié.
Après son élection par les députés, le futur chancelier est reçu par le président qui lui remet, ainsi qu’à ses ministres, son “acte de nomination”, marquant le début officiel de son mandat de quatre ans.
Il retourne ensuite au Bundestag pour y prêter serment, avant de gagner la chancellerie pour la passation de pouvoirs.
Après les élections législatives anticipées du 23 février, les conservateurs du camp CDU/CSU s’apprêtent à prendre les rênes de la première économie européenne à un moment de basculement géopolitique, où l’Allemagne doit s’affranchir de la tutelle militaire de l’allié américain devenu imprévisible et affronter le choc de la guerre commerciale lancée par Donald Trump.
Friedrich Merz a présenté la semaine dernière son accord de coalition avec le SPD, fruit de plusieurs semaines de négociations, qui décline le programme du futur gouvernement et prévoit notamment un durcissement de la politique migratoire ainsi qu’une forte hausse des dépenses militaires.
Mais avant même d’entrer en fonction, le futur chancelier a irrité son partenaire en revenant ce week-end sur deux revendications majeures du parti de centre-gauche, inscrites dans le “contrat” entre les deux partis.
La baisse d’impôt pour les foyers à revenu modeste ou moyen n’est “pas certaine” et dépendra de la marge de manoeuvre budgétaire, de même que l’augmentation à 15 euros du salaire mininum à l’horizon 2026, a ainsi déclaré Merz à l’édition dominicale du journal populaire Bild.
Ses déclarations interviennent alors que s’ouvre mardi et jusqu’au 29 avril le vote par internet sur cet accord de coalition des quelque 358.000 membres du SPD, dont l’aval est indispensable pour l’entrée en fonction du gouvernement.
Même si le texte ne fait pas l’unanimité -il est contesté par l’organisation des jeunes du parti (Juso)-, les dirigeants du parti se sont dits confiants d’obtenir le soutien de la majorité.
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