Maria Lepère et Charlotte Pohl, étudiantes allemandes récemment diplômées de Rostock, au nord du pays, étaient parties pour un road-trip de fin d’études. À leur arrivée à Hawaï, mauvaise surprise: les agents de l’immigration les ont arrêtées pour ne pas avoir prévu de logement avant, ce qui les aurait rendues suspectes à d’éventuelles intentions de travail non autorisé.
Aucune infraction antérieure notée et leurs documents de voyage valides, les étudiantes ont quand même passé plusieurs jours dans un centre de détention avant d’être expulsées.
Arrivées le 18 mars à Honolulu, la capitale de l’Etat, elles prévoyaient d’y passer cinq semaines avant de poursuivre leur voyage en Californie et de finir par le Costa Rica. Les jeunes femmes n’avaient pas prévu d’hébergement pour leur séjour dans les îles, ce qui aurait fait l’objet de suspicions auprès des douanes et de la protection des frontières.
Les voyageuses ont dû enfiler des uniformes de prisonnières et ont été placées en cellule de détention aux côtés de détenus de longue durée. Elles ont expliqué avoir dû dormir sur des matelas “fins et moisis” et auraient même reçu des aliments périmés, avant l’annonce de leur expulsion le lendemain matin. “C’était comme un mauvais rêve”, a déclaré Maria Lepère.
Au cours du mois dernier, le pays aurait accueilli près de 12% de touristes étrangers en moins par rapport à l’année dernière. Des rapports indiquent même une augmentation des détentions de touristes européens sous l’actuelle administration américaine.
Il y a quelques semaines, un scientifique français s’est également vu interdire l’entrée dans le pays de l’Oncle Sam après s’être fait fouiller son smartphone par les autorités. Le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste a déclaré à l’AFP : “Cette mesure aurait été prise par les autorités américaines parce que le téléphone de ce chercheur contenait des échanges avec des collègues et des relations amicales dans lesquels il exprimait une opinion personnelle sur la politique menée par l’administration Trump en matière de recherche”.
Concernant le Grand Duché, le Parti Pirate du Luxembourg a souhaité savoir si le ministère avait connaissance de cas de luxembourgeois renvoyés à la frontière américaine. Une question parlementaire à laquelle a répondu Xavier Bettel, le ministre des affaires étrangères, ce 22 avril. Il précise “qu’aucun cas de citoyens luxembourgeois n’a été signalé durant les cinq dernières années”, concernant des voyageurs expulsés ou refoulés à la frontière.
