Élections législativesAprès la victoire du RN, le second tour se prépare

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La Rassemblement national de Marine Le Pen et Jordan Bardella est arrivé largement en tête du premier tour des élections législatives en France. Face à la possibilité de le voir obtenir une majorité à l'Assemblée nationale, les autres partis s'organisent pour faire barrage au deuxième tour.
Le président du Rassemblement national Jordan Bardella prononce un discours au soir des résultats du premier tour des législatives, à Paris le 30 juin 2024
Le président du Rassemblement national Jordan Bardella prononce un discours au soir des résultats du premier tour des législatives, à Paris le 30 juin 2024
© AFP

34% : le RN largement en tête au premier tour

Largement devant au premier tour d’élections législatives historiques dimanche, le Rassemblement national a demandé aux Français de lui donner une majorité absolue au deuxième tour et espère gouverner pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale.

Alors que le traditionnel “front républicain” contre le RN apparaît nettement moins systématique que par le passé, le parti de Jordan Bardella et Marine Le Pen est en mesure d’obtenir une forte majorité relative voire une majorité absolue dimanche prochain.

Mais le scénario d’une Assemblée nationale bloquée, sans alliances majoritaires envisageables entre les trois blocs en présence, reste aussi une possibilité.

Avec 33,2 à 33,5% des suffrages, le RN et ses alliés obtiennent leur meilleur score au premier tour d’un scrutin, selon les estimations des instituts Ipsos et Ifop.

Les résultats du premier tour des élections législatives.
Les résultats du premier tour des élections législatives.
© AFP

Le parti à la flamme a frappé un grand coup d’entrée, en faisant élire 39 députés dès le premier tour, à commencer par Marine Le Pen dans son fief du Pas-de-Calais. Idem pour ses lieutenants Sébastien Chenu (Nord), Julien Odoul (Yonne), Edwige Diaz (Gironde) et Laure Lavalette (Var).

Comme le veut l’usage, ces parlementaires fraîchement élus pourront se rendre à l’Assemblée à partir de 14H00, pour prendre ou reprendre leurs repères - et sans doute quelques photos au passage.

Vers un “front républicain” contre le RN ?

Encore abasourdis par le score inédit du Rassemblement national, gauche et macronie appellent à des désistements au second tour, chacun s’estimant mieux placé que l’autre pour battre l’extrême droite.

Du côté du Nouveau Front populaire (32 élus au premier tour), les partis ont déjà donné une consigne claire: tout candidat arrivé en troisième position devra se retirer. Mais pour LFI, cela vaudra là où le RN est “arrivé en tête”, a précisé Jean-Luc Mélenchon.

En gage de bonne volonté, le candidat LFI de la 6e circonscription du Calvados a d’ailleurs annoncé son retrait au profit de l’ex-Première ministre Elisabeth Borne. “Nous allons la sauver”, a même affirmé le patron du PS Olivier Faure.

Tout plutôt que le “projet funeste” du RN, c’est également la ligne défendue par l’actuel locataire de Matignon, Gabriel Attal, qui a lui aussi reconnu que “cela passera par le désistement de (ses) candidats” en “troisième position”.

Mais seulement pour avantager “un autre candidat qui défend les valeurs de la République”, a-t-il ajouté, soulignant que le camp présidentiel sera encore présent “dans plusieurs centaines de circonscriptions” dimanche prochain et constituera “le meilleur choix pour éviter que le RN ne dispose d’une majorité absolue”.

Le sujet continue de déchirer les cadres de la majorité sortante: hors de question pour François Bayrou, Edouard Philippe, Yaël Braun-Pivet ou Aurore Bergé. Mais les ministres-candidates Sabrina Agresti-Roubache et Marie Guévenoux ont déjà choisi de se désister et plusieurs tenants de l’aile gauche plaident pour sortir de la logique du “ni RN ni LFI”.

Divisé sur la marche à suivre, le gouvernement aura une dernière occasion de se retrouver avant le second tour : le chef de l’État a convoqué ses ministres à l’Elysée à 12H00.

Des projections larges et encore incertaines

Car en l’état, les projections des instituts de sondage anticipent une large majorité relative d’au moins 240 sièges pour les troupes de Jordan Bardella, voire une courte majorité absolue jusqu’à 295 sièges. Contre, au mieux, 200 sièges pour le Nouveau Front populaire et à peine 120 sièges au camp Macron.

Macron, le pari perdu

© AFP

Pari risqué et perdu : le président Emmanuel Macron ressort très affaibli de la dissolution, dès le premier tour des législatives, et doit se préparer à une fin de quinquennat agitée, avec une image et un destin à reconstruire.

“Ça accélère vraiment la chute de Macron. Les conséquences pour lui vont être létales. Il perd tout”, estime Vincent Martigny.

Sa majorité relative - 250 sur 577 dans l’Assemblée sortante - va fondre comme neige au soleil (jusqu’à 60 sièges selon les projections les plus pessimistes) et se recomposer autour d’autres que lui, quelle que soit l’issue du second tour le 7 juillet.

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