
En septembre dernier, de retour de son voyage en Suisse, un Américain reçoit une facture de son opérateur, T-Mobile. Il examine le document et découvre qu’il a du “hors forfait”. Comme il le raconte au New York Post, il croit dans un premier temps voir la somme de “143 dollars”. Sauf qu’il a mal lu : le montant réel de la facture était de… 143.442 dollars, soit près de 134.000 euros !
On imagine l’angoisse qui a dû le saisir à ce moment-là. Il a donc rapidement contacté le service client. Malheureusement, son opérateur lui a indiqué que le montant indiqué était correct et qu’il correspondait aux 9,5 Go de données utilisés pendant ses vacances en Europe afin d’envoyer des photos et vidéos à ses proches. Ça fait cher le gigaoctet (près de 14.000 dollars!) “Vous vous moquez de moi… vous êtes fou” a répondu l’Américain, estomaqué, à l’opérateur.
Pourtant, l’homme a confié au New York Post qu’il s’était renseigné auprès de son opérateur avant de s’envoler pour la Suisse avec sa femme. Un responsable lui aurait alors assuré que l’itinérance de ses données était couverte dans son forfait puisqu’il était client chez eux depuis trente ans. Il y a de quoi être furieux ! L’Américain a pris un avocat pour engager des poursuites judiciaires contre T-Mobile. En retour, la société lui aurait adressé ses excuses et proposé d’échelonner le remboursement de sa dette. Finalement, le battage médiatique a probablement porté ses fruits. Le média local Scripps News Tampa a rapporté que T-Mobile s’est finalement excusé pour les frais exorbitants et a fait savoir que le client recevrait un “crédit” pour solder la facture. L’Américain a rapporté au média son “soulagement absolu” de ne plus avoir à se soucier d’une dette à 6 chiffres.
Toujours dans ce média, l’entreprise rappelle qu’elle recommande à ses clients de toujours “vérifier les fonctionnalités de voyage de leur forfait, telles que l’itinérance internationale des données” avant de partir en vacances. “Si un client utilise un forfait plus ancien qui n’inclut pas l’itinérance internationale pour les données et les appels, il devra s’assurer qu’il utilise le mode avion et le Wifi lorsqu’il utilise des données pour être certain que l’appareil ne se connecte pas à un réseau international”, précise-t-elle.
Ce qui est arrivé à cet Américain est une violente piqûre de rappel : lorsqu’on utilise son smartphone à l’étranger, il vaut mieux bien se renseigner sur son forfait et ses options, et ne jamais prendre de risques ! Les médias sont remplis d’histoires de voyageurs qui ont activé leurs données mobiles lors d’un court passage dans un aéroport ou pour consulter des mails à l’autre bout du monde, et qui se retrouvent avec de mauvaises surprises...
Mais il existe au moins une belle exception : l’Union Européenne. L’UE peut se targuer d’un certain nombre de réussites qui ont rendu la vie des Européens plus facile, parmi lesquelles la suppression des frais d’itinérance (ou “roaming”) pour les communications mobiles entre différents pays membres.
Cette suppression, effective depuis juin 2017, devait initialement s’arrêter en juin 2022, au risque de voir à nouveau gonfler les factures de téléphonie mobile des Européens lorsqu’ils voyagent à travers le continent. Mais États membres et négociateurs du Parlement européen ont trouvé un accord pour la prolonger de dix ans, jusqu’en 2032.
Cela a permis “que les personnes puissent téléphoner, envoyer des textos et surfer sur l’internet tout en voyageant dans d’autres pays de l’UE que le leur, sans redouter d’avoir un terrible choc en recevant la facture de leur opérateur”, se félicitait alors le Conseil européen.
Rappelons néanmoins que le pays où s’est rendu l’Américain malchanceux, la Suisse, ne fait pas partie de l’U.E. Certains opérateurs européens proposent des forfaits utilisables sans surcoût en Suisse, et d’autres non. Donc les ressortissants des pays membres doivent redoubler de vigilance lors de leur voyage dans ce beau pays !