Vingt-neuf ans après "Jagged Little Pill", l’album qui a bouleversé toute une génération, Alanis Morissette a offert à la Rockhal un concert court mais intense, où les tubes de sa jeunesse ont réveillé bien des souvenirs.

Il a fait une chaleur d’été dans le Main Hall de la Rockhal ce lundi soir. La salle, pleine à craquer, a vibré d’une énergie particulière : celle des retrouvailles avec une icône.

Alanis Morissette, 51 ans, est montée sur scène en pleine forme, avec une voix toujours aussi puissante, portée par des fans fidèles qui n’avaient manifestement rien oublié des paroles. Et pour cause : la setlist a fait la part belle à Jagged Little Pill, son album culte de 1995. "Hand in My Pocket", "Right Through You", "You Learn", "Ironic", "You Oughta Know"… Tous ces titres aux accents grunge-pop, devenus des classiques, ont été accueillis avec ferveur.

RTL

© Carl Neyroud/Rockhal

Derrière la chanteuse, un grand écran a diffusé des images fortes : des messages engagés contre les violences faites aux femmes en ouverture, puis notamment des photos d’archives retraçant ses différentes pochettes d’album. Une mise en scène sobre, mais efficace.

Alors que le concert entrait dans sa seconde moitié, la chanteuse canadienne a quitté la scène principale pour s’approcher du public sur une petite scène secondaire, placée en plein cœur de la salle. L’effet de proximité a été immédiat. Entourée du public, elle a livré deux morceaux en version acoustique - "Rest" et "Mary Jane" - dans un moment suspendu, tout en douceur et en émotion.

Le concert, d’une durée d’environ 1h20, a laissé une impression de maîtrise. Peu de discours, peu d’improvisation : Alanis Morissette a déroulé un show millimétré, soutenu par l’efficacité de ses musiciens et par quelques envolées à l’harmonica. Certains auraient sans doute aimé quelques titres supplémentaires mais l’essentiel était là : une voix intacte, une sincérité palpable et un répertoire toujours aussi puissant, presque trois décennies plus tard.

Sur les dernières notes de "Thank U", une ode à la gratitude et à la résilience, l’écran géant s’est rempli de messages personnels : des mots d’inconnus, façon posts de réseaux sociaux, remerciant la vie, l’amour ou la force d’avoir surmonté des épreuves. Une dernière touche d’émotion partagée.