Le rideau est tombé sur les Francofolies 2025 dimanche soir à Esch-sur-Alzette avec un Julien Doré blagueur, solaire et dans l'échange constant avec son public. Le chanteur français a offert un final aussi tendre que déjanté, entre tubes, tendresse… et chenille géante.

C'était l'un des artistes à ne pas manquer lors des trois jours de festival, sur les hauteurs du parc Gaalgebierg. Julien Doré a clos les Francofolies à Esch-sur-Alzette dimanche soir sur la Grande scène devant un public familial encore très nombreux, et ce jusqu'à quasiment minuit.

Avant cette entrée en scène très attendue, Yodelice, alias Maxim Nucci, jouait seul aux côtés de sa boîte à rythme ses morceaux les plus récents sur la scène de la Clairière. Des titres électro-rock, guitare en main, issus notamment de son dernier album "What’s The Cure?". Un peu plus loin, sur la scène du Jardin, la chanteuse belge Rori achevait elle-aussi une heure de show pop-rock alors que des grappes de festivaliers se mettaient en mouvement, convergeant vers la Grande Scène pour le dernier rendez-vous de cette édition 2025. Michel Polnareff a lui repris sa discographie, qu'il fait revivre le temps d'une grande tournée d'adieu.

Julien Doré a alors fait son apparition, complètement détendu, jouant de ses airs loufoques. Le chanteur révélé en 2007 dans l’émission Nouvelle Star ne s’est pas fait prier pour clore les "Francos" en beauté dans une ambiance fraîche qu'il a su réchauffer.

Dès les premières notes, le public reprenait en chœur ses plus grands tubes : Le Lac, La Fièvre, Porto-Vecchio, un Coco Câline scandé à tue-tête, Kiss Me Forever, Chou Wasabi… Plus tard, il y a eu un changement d’ambiance avec une reprise au ukulélé de Femme Like U de K-Maro, avant un moment suspendu au piano doré avec Sublime & Silence. Le refrain de Nous a résonné longtemps, chanté en boucle par un public conquis, dans une atmosphère intime et pleine de tendresse. Puis l’énergie a repris ses droits avec Paris Seychelles et ses injonctions à sauter ensemble.

Blagues, bienveillance et crocodiles

Taquin, Julien Doré s’est souvent adressé au public avec humour et tendresse. Comme entre deux titres, lorsqu'il a voulu voir des étoiles dans le public: "Je vous ai senti un peu fainéant sur la sortie de votre gsm portatif, peut-être était-ce pour garder de la batterie pour votre trajet retour car je crois que tout le monde ne vient pas d'Esch. Mais c'est le moment de l'allumer les amis!"

Derrière lui, un écran géant et des effets visuels doux, presque enfantins – notamment ces cœurs multicolores envoyés à la foule – soulignaient une esthétique légère, presque onirique. Le chanteur a livré un véritable discours d’amour tout du long, insistant sur les générations unies, sur la bienveillance, sur ce que le partage peut encore produire de beau. Il se moque gentiment de lui-même, fait participer la foule à des chorégraphies minimalistes, tout en finesse et en décalage assumé.

La preuve avec son final et sa comptine Ah les crocodiles, laissant les festivaliers faire une chenille géante sur le Gaalgebierg. Un moment improbable qui résume toute l’âme du concert.

Les festivaliers ont pu alors quitter le parc et redescendre vers la ville, où une autre fête commençait à peine, sous le bruit des klaxons. La communauté portugaise célébrait la victoire des coéquipiers de Cristiano Ronaldo face à l'Espagne en finale de Ligue des Nations. Dimanche soir à Esch, la fête était partout.