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Les premiers vont jouer intégralement l'un des albums les plus influents de l'histoire du rock, les seconds font leur grand retour après 20 ans de silence.
Les amateurs d'artistes cultes ont sûrement déjà noté ces deux dates dans leur agenda : Jerry Harrison et Adrian Belew le mardi 3 juin et The The le mercredi 25 juin. Deux concerts qui auront lieu à l'Atelier.
Sorti en 1980, Remain in Light des Talking Heads figure dans quasiment tous les classements d'albums indispensables à une discothèque qui se respecte. Fortement imprégné de la patte du producteur Brian Eno, quasi cinquième membre du groupe à l'époque, ce disque est un carrefour aux multiples entrées : rock occidental et musique africaine, new wave cérébrale et décontraction dansante, textures synthétiques et groove organique, froideur et “coolitude “.
Talking Heads "Once In A Lifetime" (1980)
Pour jouer cet album le 3 juin prochain à l'Atelier, deux acteurs clés de l'aventure des Talking Heads seront sur scène. Jerry Harrison en a été l'un des quatre membres officiels, mais pas fondateur. Le guitariste et claviériste n'a rejoint le trio formé par Tina Weymouth, Chris Frantz et David Byrne que lors de la préparation du premier album en 1977, alors que Talking Heads faisait son apprentissage sur la scène du mythique club new-yorkais CBGB. Quant au guitariste génial Adrian Belew, il a participé à une période exaltante de l'histoire du groupe, notamment l'enregistrement de Remain in Light. Cela lorsqu'il n'officiait pas aux côtés de David Bowie ou dans King Crimson.
En revoyant les images de l'inoubliable concert filmé par Jonathan Demme, Stop Making Sense, on pourra regretter l'absence de l'irrésistible bassiste Tina Weymouth, de son bienveillant mari Chris Frantz à la batterie et bien sûr celle du chanteur énigmatique David Byrne, mais nul doute que la performance prévue le 3 juin sera l'une des curiosités du printemps au Grand-Duché.
Trailer "Stop Making Sense"
Autre rendez-vous qui va nous replonger dans l'inventivité foisonnante du post punk au début des années 80 : le concert de The The programmé le 25 juin. Groupe britannique aux configurations évolutives autour de son fondateur Matt Johnson, The The aura marqué la décennie par son approche assez politique de la chanson pop, mêlant l'intime à une certaine grandiloquence parfois. On a retenu des collaborations fructueuses : Sinead O’Connor, Neneh Cherry ou le guitariste des Smiths, Johnny Marr. Mais The The et son leader ont disparu au cours des années 2000.
Matt Johnson a tout de même collaboré aux films de son frère, Gerard Johnson, durant cette période, avant d’amorcer le retour de The The, qui s’est tout d’abord concrétisé par quelques apparitions scéniques en 2018, notamment au mythique Royal Albert Hall de la capitale britannique. Et surtout par la parution en 2024 de Ensoulment, septième album du groupe, le premier depuis 2000, collection inespérée de chansons subtiles qui attestent que le talent de songwriter de Matt Johnson ne s’est pas dissipé avec le temps.
Les plus jeunes générations ont pu savourer la fraîcheur intacte du titre de 1983, This is The Day, dans la bande originale du film Les gardiens de la galaxie Vol.3. Le 25 juin sera un autre “jour” à marquer d’une pierre blanche pour le public réuni à l’Atelier.