Qui a dit que l'Eurovision ne faisait pas de politique ? Derrière les notes de musiques, les connotations politiques ont régulièrement investi les chansons du célèbre concours.

Si l’une des choses qui caractérisent le mieux l’Eurovision, c’est la légèreté, le concours a malgré tout accompagné des mouvements citoyens ou des transformations sociétales de façon symbolique. C’est là que la musique devient politique et que la gravité s’invite au milieu des paillettes.

Avril 1974, le Portugal se prépare à vivre la révolution des Œillets. Et le chanteur Paulo de Carvalho n’est pas du genre à avoir des œillères. Sa chanson E Depois do Adeus, qu’on peut traduire par “Et après nos adieux”, comporte un message caché. Elle ne remporte que trois points au concours organisé au Royaume-Uni, mais va gagner tous les cœurs quelques semaines plus tard dans les rues de Lisbonne, quand le peuple se soulève.

2009 semble une époque lointaine vue de 2025. Déjà, l’Eurovision se déroule à Moscou. Ensuite, une artiste israélienne, Noa, et une autre arabo-israélienne, Mira Awad, chantent en duo le titre There Must Be Another Way. Avouons qu’en 2025, on n’a toujours pas trouvé le fameux chemin.

2014 est une année particulièrement politique : déjà parce qu’on assiste à la victoire de Conchita Wurst, femme à barbe devenue un symbole pour la commuauté LGBTQI+.

Mais derrière le succès de la chanson Rise Like a Phoenix présentée par l’Autriche, une autre première est passée plus inaperçue. Un authentique homme politique est sur scène : Ottar Proppé, futur ministre de la santé islandais, est choriste avec le groupe Pollapönk.

Une victoire hautement politique en 2022, celle de Kalush Orchestra sur la scène du Pala Olimpico de Turin en Italie. La formation ukrainienne savoure sa première place quelques mois après l’invasion de son pays par la Russie, exclue du concours.

Bien sûr, l’édition 2024 sera marquée par la participation controversée d’Israël en pleine guerre à Gaza. Eden Golan assure sa prestation sur fond de contestation et de rassemblements de protestation à Malmö en Suède.

Alors voter pour chanson, certes, ce n’est pas comme voter pour un président, mais ça peut un peu changer le monde…