Pour la première fois depuis de longs mois, le musicien Jan Mörgenson et le dessinateur Nicolas Moog remontent sur scène aux Rotondes ce mercredi pour un concert dessiné. La jauge est "très limitée" mais être là est déjà une victoire.

Ce mercredi soir à 20h le musicien messin Jan Mörgenson grattera ses accents de blues folk sous la lumière des Rotondes à Luxembourg. A l'autre bout de la scène Nicolas Moog, à la ligne limpide, grattera sur sa planche à dessin. Audible mais aussi visuelle leur œuvre spontanée commune reprendra vie sur scène. Ce "bureau" où tout artiste rêve de se rendre à nouveau. Histoire de sortir du confinement et du télétravail sans auditoire palpable auxquels l'y oblige les règles du coronavirus.

Faire un concert "c'est devenu rare et précieux", sait trop bien Jan Mörgenson qui est passé par bien plus de bas que de hauts depuis un an que dure la pandémie. L'appel de Marc Hauser, responsable de la programmation musicale aux Rotondes, début janvier - quand l'organisation de concerts dans le respect strict des règles sanitaires est redevenu possible - l'a reboosté confesse le musicien.

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© Jennie Zakrzewski

Car "même répéter c'est compliqué", assure Jan Mörgenson. En ce moment, "on répète dans les cuisines ou les caves de l'un ou de l'autre. Dans l'absolu, aucune perspective ne se dégage". Le gros "coup de blues", Jan l'a eu au sortir de l'été.

Revigorés par une résidence reprogrammée en août au lieu de mars à la BAM, la Cité musicale de Metz-Borny, le duo Mörgenson-Moog se voyait revenir en haut de l'affiche avec ce beau projet de concert dessiné à leurs cordes.

Jan s'est saisi des opportunités qui lui étaient offertes pour jouer en solo et était "paradoxalement mieux rémunéré" en temps de crise, avoue-t-il. Mais le "fait de faire des concerts dans des conditions dégradées" lui a fait prendre conscience de la raison même pour laquelle il kiffe la scène.

"Pour moi, les concerts c'est un espace de liberté, de mixité où surviennent des rencontres. A vrai dire, la musique n'est qu'un prétexte pour rencontrer des gens. Et avec le coronavirus, tout l'à-côté des concerts s'est envolé. Ce n'était plus possible", explique Jan Mörgenson.

Pour "donner" ce qu'il est et créer cette "vibration" de l'échange sans paroles, Jan oubliera les masques et ne comptera pas les places assises ce soir. La magie d'un concert ne dépend finalement ni du nombre, ni des règles sanitaires mais bien de la disposition à partager. Une guitare et un crayon primitifs à la main.

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