Mike Ross est fier de vivre au Luxembourg, et il le chante dans un clip tourné au Kirchberg. Une vidéo faite avec peu de moyens mais avec de grands rêves!

Alors comme ça, au Luxembourg, "on a de l'argent mais pas de la joie?" Au Luxembourg, on ne saurait pas faire la fête? "Avant de parler, tu devrais venir y faire un tour" conseille Mike Ross dans son dernier clip intitulé "Luxembourg".

Dans cette vidéo tournée au Kirchberg ("l'un des quartiers les plus magnifiques du pays je trouve"), ce Luxembourgeois balaie ces clichés en un refrain. Oui, au Luxembourg, "on sait aussi fêter, on sait s'ambiancer, on sait s'enjailler" chante-il sur un air R&B, entre deux coupé-décalé...

Mike Ross (de son vrai nom Mikaye Kokouvi Herman Rossi)  vient de sortir ce clip encore confidentiel sur Youtube (près de 4.000 vues). Qu'importe, "j'ai de grands rêves" nous répond-il, en acceptant de nous raconter son histoire. "Je suis né au Togo. Ensuite ma mère ma sœur et moi avons rejoint mon père en Allemagne à Hambourg. Enfin nous avons emménagé au Luxembourg il y a de cela 6-7 années".

"JE ME SENS EN SÉCURITÉ ICI"

Un pays dont il est tombé amoureux. "Ce qui me plaît le plus est le fait que je me sens en sécurité ici. Pour moi ma paix intérieure est quelque chose qui passe avant tout. Ensuite vient le fait qu’au Luxembourg on parle une multitude de langues, donc on rencontre moins de difficultés qu'à l’étranger. Et bien sûr la situation financière est vraiment bien".

À part la musique, il joue au basketball chez les Red Miners de Kayl."J'aime aussi danser et j’essaye de trouver des idées innovatrices pour entreprendre vu les grandes visions et grands rêves que j’ai".

Évidemment, tout n'est pas parfait au Luxembourg, ajoute ce jeune de 21 ans qui habite à Esch et étudie à l'Université de Belval: "Il y a des choses moins bien au Luxembourg comme les magasins qui ferment tôt, le calme qui règne dans ville parfois et la mentalité de certaines personnes, mais en gros on est bien au Luxembourg. En tout cas moi je le suis".

RTL

"le public luxembourgeois ne soutient pas les artistes locaux, il préfère les étrangers" déplore le chanteur.

MANQUE D'AIDE POUR LES ARTISTES LOCAUX

On lui demande donc des bonnes adresses pour s'enjailler au Luxembourg. "Je suis souvent au M Club et au White. D’ailleurs je suis invité le 9 novembre au White par Dylan Thiry pour une prestation lors de sa fête d’anniversaire" répond-il. Message au passage pour l'ex-aventurier de Koh-Lanta (ce luxembourgeois avait fait le buzz avec ses mocassins Gucci), qui "est un mec cool et sympa".

Moins cool, "Je dois mentionner le fait qu’il y a certains établissements au Luxembourg qui interdissent l’accès à certaines personnes. Dernièrement j’ai moi même été victime de discrimination raciale en voulant rentrer et m’amuser avec mes amis dans un club".

Il a aussi un regard "sombre" sur le monde musical au Luxembourg, dans le sens où "il y a pas vraiment de supports pour pousser les jeunes à cultiver leur talent musical et l’exposer au monde." Il a cherché sans succès "une maison de disque qui, quand un jeune vient avec un bon texte sensé et prometteur, pourra l’aider à mettre en place son projet en mettant à sa disposition un studio et une équipe de tournage. Car la musique est chère, je vous dit pas comment c’était difficile pour moi ce projet jusqu’à la sortie du clip".

Il regrette aussi que "le public luxembourgeois ne soutienne pas les artistes locaux, en préférant les étrangers. J’ai contacté pleins de clubs, bars, des radios, des Djs pour ma musique, mais 90% d’entre eux m’ont refoulé ou ignoré."

Il dit connaître plein de jeunes remplis de rêves comme lui, "qui manquent juste de supports pour faire de grandes choses et faire parler du Luxembourg dans le monde", et prouver, comme il le chante dans son clip, qu'ici "on est petit mais on sait faire les choses en grand".