Célèbre série créée dans les années 80, Prince of Persia s’offre une nouvelle jeunesse avec son épisode "The Lost Crown", sorti cette semaine, tout en revenant à ses fondamentaux. RTL Infos a pu tester le jeu en avant-première.

C’est une vraie résurrection. Quatorze ans se sont écoulés depuis le dernier épisode de Prince of Persia (Les Sables Oubliés sorti en 2010), cette fameuse série de jeux vidéo de plates-formes qui a véritablement vu le jour en 1989 grâce à l’américain Jordan Mechner. Sorti jeudi, le nouvel opus "The Lost Crown" (que nous avions vu lors de la Paris Games Week) renoue avec les premières amours de la saga, à savoir la 2D, la seule technologie d’animation utilisée à l’époque des deux premiers épisodes sortis en 1989 et 1993. Le prince de Perse a ensuite évolué dans des mondes en 3D, à travers notamment la trilogie des Sables du temps et un reboot (2008), et au gré de changements graphiques.

C’est ce qui frappe en premier lieu dans The Lost Crown, que les joueurs(es) peuvent découvrir depuis le 18 janvier dernier. Les équipes d’Ubisoft, qui ont repris en main la franchise en 2003, ont fait le choix fort de revenir à la 2D et à la plate-forme pure. Un sous-genre qui s’est fait un nom dans le milieu vidéoludique, celui de "Metroidvania", inspiré des jeux Metroid et Castlevania, autres références absolues en la matière. Ce style de jeu amène le joueur à parcourir une carte de long en large pour débloquer des passages et progresser dans l’aventure au fur et à mesure des pouvoirs qu’il acquiert.

RTL

Les combats de boss sont spectaculaires mais leurs attaques sont assez lisibles dans l'ensemble. / © Ubisoft Montpellier

Ce retour assumé à la 2D se double d’une énième nouvelle direction artistique, laquelle s’inspire des mangas, du street art et de tout ce qu’on peut retrouver dans la pop culture. Ça donne un héros, nommé Sargon, très stylisé, coloré, au look proche de ceux que dirigent les jeunes générations dans d’autres jeux vidéo contemporains, y compris sur mobile. Les gamers de la première heure peuvent être déroutés, mais le but de l’équipe d’Ubisoft Montpellier est bien de séduire un public jeune qui n’a pas connu les épisodes pré-années 2000. Au final, même quand on est un vieux de la vieille, on finit par s’y faire : les coups d’épée laissent des traînées bleus et roses et parer un coup dans le bon timing enclenche une petite animation tout droit sortie d’un manga. L’ensemble est cohérent et les différents "univers" sont soignés. Néanmoins, les dialogues qui se font via des artworks des personnages rappellent qu’on n’est pas en face d’un "triple A", ces jeux vidéo à très gros budget.

L’autre caractéristique du titre qui saute aux yeux dès les premières secondes, c’est sa grande fluidité. Sargon est agile, dynamique, tout comme les ennemis, ce qui occasionne la plupart du temps des combats nerveux. La prise en main est immédiate même s’il est important de trouver le bon timing pour parer les attaques, notamment celles des boss, afin de sortir gagnant des affrontements. Là encore, on constate un travail effectué sur la difficulté qui monte très doucement, sans doute pour ne pas écœurer un jeune public qui n’a pas connu l’exigence des tous premiers volets de la série. Les boss en imposent mais leurs mouvements et leurs attaques sont tout de même suffisamment lisibles pour ne pas bloquer pendant des heures. En revanche, on a senti que la difficulté montait d’un cran passé les deux tiers du jeu.

L’ADN de Prince of Persia réside encore dans ses énigmes, ses puzzles et ses passages acrobatiques. A ce niveau-là, les développeurs se sont fait plaisir. On s’est laissé surprendre à plusieurs reprises par l’ingéniosité de certaines phases de plate-forme qui demandent de combiner plusieurs mouvements, plusieurs pouvoirs, dans un timing quasi impeccable afin d’accéder au tableau suivant. Ce n’est qu’en échouant et en répétant ses actions jusqu’à l’apprendre par cœur qu’on finit par en sortir à peine égratigné par quelques pics. Pour le reste, le jeu sait très bien nous expliquer comment tout fonctionne et on devine assez vite qu’il nous manque un pouvoir pour débloquer un passage, et qu’il va falloir progresser dans l’aventure avant d’y revenir. Et à vrai dire, c’est chaque fois un plaisir.

Prince of Persia The Lost Crown, Plate-formes/Aventure, Ubisoft, Nintendo Switch, PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox Series X/S, Xbox One, PC

💖 On a aimé :

-        Le retour réussi à la 2D
-        La fluidité du titre
-        L’ingéniosité en matière de gameplay de certains passages
-        La durée de vie du jeu (environ 25h, mais plus si on se perd en route...)

💔 On a moins aimé :

-        Les dialogues qui se font via des artworks
-        Un style graphique auquel il faut s’habituer
-        L’histoire un peu en retrait