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Deux semaines après sa sortie, la Nintendo Switch 2 révèle ses véritables atouts, mais aussi ses limites. Après un premier contact enthousiaste, notre expérience prolongée permet de dresser un bilan mesuré, entre innovations pratiques, performances graphiques en progrès et quelques concessions qui pourraient faire réfléchir certains joueurs.
Design et prise en main : un pas en avant subtil mais efficace
La Switch 2 adopte un look plus mature avec un plastique noir mat qui gomme l’aspect un peu plus enfantin des premières Switch. La couleur se veut discrète et a une fonction pratique. Cette finition sobre confère à la console une allure plus "sérieuse", sans pour autant dénaturer son ADN ludique.
Le système de fixation des manettes en mode portable a été revu et corrigé : fini le rail parfois laborieux des modèles précédents, la Switch 2 utilise désormais un système d’aimants puissant et rapide. Sur le papier, c’est une réussite qui simplifie nettement les manipulations. Il faut néanmoins rester un minimum vigilant : quelques utilisateurs ont noté un risque léger de pincement lors de la fixation, mais cela reste mineur.
Les nouvelles dimensions de la console, légèrement plus grandes que celles de la Switch OLED, améliorent nettement le confort de jeu en mode portable. L’écran de 7,9 pouces s’impose plus naturellement dans les mains, offrant une expérience plus immersive, même si le choix d’un écran LCD au lieu d’un OLED déçoit un peu — surtout à ce tarif.

Au-dessus, la nouvelle Switch 2 s'impose par son gabarit plus grand que la Switch OLED (au milieu) et la Switch 1 (en-dessous). / © Raphaël Ferber / RTL Infos
Performances : un bond graphique réel
Côté performances, la Switch 2 fait un vrai pas en avant. Le lancement des jeux est plus rapide, l’interface plus fluide et la connexion à l’eShop s’effectue sans lenteurs. Sur le plan graphique, la console affiche désormais une résolution en mode portable jusqu’à 1080p, contre 720p. En mode docké, la Switch 2 peut atteindre une résolution jusqu’à 4K en sortie HDMI avec un taux de rafraîchissement de 60 images par seconde, ce qui rapproche nettement son rendu des consoles de salon concurrentes.
Les améliorations sont visibles dès que l’on pousse un peu la console, notamment sur des jeux réalistes comme Yakuza 0 Director’s Cut. Les textures sont plus fines, les détails plus nombreux, la netteté gagne en précision.
Nintendo n’attaque pas frontalement Sony et Microsoft, mais la Switch 2 se rapproche clairement d’un certain standard de qualité, ce qui était un point faible de ses prédécesseurs. La différence est flagrante face à la Switch première génération, et perceptible par rapport à la Switch OLED.
Les cartes de jeux virtuelles : une idée intéressante, mais...
L’innovation la plus originale apportée par Nintendo avec la Switch 2 est sans doute son système de cartes de jeux virtuelles. Cette fonctionnalité donne l’impression de manipuler des cartouches physiques, même pour les jeux dématérialisés.
L’idée est ingénieuse : elle permet de prêter un jeu numérique à un membre du même foyer - mais pas à un ami extérieur -, pour une durée limitée à 14 jours, et sous condition d’un abonnement familial Nintendo Switch Online.
Le système reste toutefois limité : on ne peut prêter qu’un seul jeu à la fois, et le partage s’effectue uniquement entre deux consoles synchronisées, ce qui restreint les possibilités. Pour un joueur seul, cet aspect peut paraître inutile. Reste à voir si Nintendo développera cette idée dans les mois à venir.
Nintendo a également introduit le Gamechat, une fonctionnalité permettant aux joueurs de discuter vocalement en groupe directement depuis la console, sans passer par une application externe. Cette intégration native facilite la communication pendant les sessions multijoueur et renforce l’aspect social de la Switch 2.
Catalogue, prix et autonomie : ça coince un peu
Deux semaines après la sortie, le catalogue de jeux spécifiques à la Switch 2 reste restreint même si se profile la sortie d'une grosse exclusivité, Donkey Kong Bananza, le 17 juillet prochain. Le nouvel opus Mario Kart World fait figure de fer de lance et devrait ravir les amoureux de la licence, mais les autres titres sont majoritairement des versions remastérisées ou mises à jour d’anciens jeux (The Legend of Zelda : Breath of the Wild et Tears of the Kingdom, Cyberpunk 2077, Hogwarts Legacy...). Pour les joueurs moins pressés, l’intérêt peut être limité, surtout au vu du prix élevé de la console et des jeux (469,99€ pour la version standard sans jeu, à partir de 499,99€ avec Mario Kart World).
Ce tarif "premium" sépare clairement les fans inconditionnels des joueurs plus occasionnels, qui préféreront attendre une éventuelle baisse de prix ou un bundle attractif. Le positionnement tarifaire est d’autant plus marqué que la batterie, en mode portable, offre une autonomie comprise entre 2h30 et 3h, en retrait par rapport à la Switch OLED.
L’autonomie reste donc un point noir notable, d’autant que la console est pensée pour une utilisation nomade. Nintendo a cependant pensé à une compensation bienvenue : la Switch 2 intègre un deuxième port USB-C. Ainsi, on peut jouer tout en rechargeant la console, tout en branchant simultanément un casque filaire ou un autre périphérique.
Conclusion : incontournable pour les fans, patience pour les autres
Au final, la Switch 2 s’impose comme une évolution bienvenue de la gamme Nintendo, corrigeant plusieurs défauts des modèles précédents tout en proposant des innovations intéressantes. Sa finition, sa rapidité et ses capacités graphiques sont à saluer. On espère aussi voir, à court et moyen terme, des jeux exclusifs qui exploiteront toutes les qualités de cette nouvelle console (comme par exemple les joycons, utilisables comme des souris).
Cette nouvelle console doit pour le moment composer avec un catalogue de lancement timide, un prix élevé, une autonomie en retrait et un écran LCD là où l’on aurait aimé un OLED. Le système de cartes virtuelles est novateur mais n’est pas encore assez poussé à notre goût.
Quoiqu'il en soit, les fans de la firme nippone n'ont pas attendus pour acquérir sa nouvelle console: la Switch 2 a atteint le chiffre de 3,5 millions de copies vendues en l'espace de 4 jours environ, soit le plus gros départ de l'histoire pour Nintendo.