Sorti en janvier dernier, le remake de Dead Space, jeu horrifique qui se déroule dans l'espace, est une véritable réussite.
DE QUOI ÇA PARLE ?
Eh bien, pour commencer, ça parle tout court ! Ça n'a l'air de rien mais Isaac Clarke, l'ingénieur que le joueur incarne dans Dead Space, s'exprime vraiment, ce qui donne lieu à des interactions supplémentaires par rapport au jeu de 2008. Car oui, pour ceux et celles étant passés à côté de cette série horrifique devenue immédiatement culte, Isaac Clarke était à l'origine un personnage silencieux avant de trouver l'usage de la parole dans Dead Space 2 et 3.
Ici, l'ingénieur est envoyé en mission pour réparer un gigantesque vaisseau minier, l'USG Ishimura, sur lequel il compte également retrouver sa femme partie six mois plus tôt. Léger hic: l'équipage du vaisseau a été massacré et infecté, et une énorme créature s'est déployée dans tout le vaisseau. Isaac Clarke, lui-même, semble perdre l'esprit à mesure qu'il touche au but. Bonne ambiance.
Si la trame d'origine est respectée et qu'on retrouve les retournements de situation majeurs du titre d'origine, les développeurs de Motive Studios (qui dépendent de Electronic Arts, comme ceux de Visceral Games à l'époque) ont retravaillé certaines mises en scène ou parfois les affrontements de boss eux-mêmes. Rien de révolutionnaire, mais ces différents ajouts participent à l'amélioration globale du jeu. Certains brefs passages ont même disparu pour être remplacés par des phases plus modernes.

© Motive Studios/EA
COMMENT ON JOUE ?
Dead Space fait partie de la famille des "TPS", les "Third-Person Shooter" (jeu de tir à la troisième personne), un genre vidéoludique très répandu et très populaire où l'on dirige un personnage en vue de derrière.
Les fans de la première heure ne sont pas perdus avec ce remake: l'interface a été conservée et améliorée, et l'écran est toujours épuré au maximum lorsque le joueur est en action.
Exemple le plus évident: la barre de vie est toujours intégrée à l'armure de notre ingénieur, un élément assez révolutionnaire en 2008. On aurait juste aimé pouvoir marquer facilement les endroits où l'on doit récupérer des objets précieux, en marge de la quête principale notamment.
Le fonctionnement des armes -les armes elles-mêmes d'ailleurs- rappelleront également de bons souvenirs aux joueurs de la première heure. Chacune est customisable via une arborescence: il s'agit de dépenser intelligemment "les points de force" en fonction des goûts de chacun, car il n'est pas possible de pousser toutes les armes à fond (du moins, lors de la première partie). D'autant plus que l'armure, elle aussi, peut être améliorée.
Pour le reste, ce n'est plus vraiment spoiler grand chose, 15 ans après la sortie du jeu d'origine, que de rappeler que la plupart des ennemis doivent être démembrés au rayon plasma si l'on ne veut pas perdre trop de munitions en route. Enfin, on dit ça...

© Motive Studios/EA
CE QU'ON EN PENSE
Le titre faisait déjà figure de valeur sûre à l'époque de sa sortie (sur PC, PS3 et Xbox 360), mais son remake rehausse très nettement le niveau. Les équipes de Motive Studios ont réalisé un brillant lifting sur le plan visuel. Les jeux de lumières sont saisissants et offrent un beau contraste dans l'obscurité d'un vaisseau beaucoup plus détaillé.
Toutes les textures le sont, d'ailleurs, grâce au moteur de jeu Frostbite: les pièces, les murs, les portes en acier... Quant à l'armure du héros et les différentes armes, elles en imposent. Les ennemis, eux, sont plus effrayants grâce notamment au nouveau système d'écorchage: les membres des créatures (les Nécromorphes) se disloquent par couches de chair, de tendons et d’os qui se cassent sous l'effet de nos rayons plasma...

© Motive Studios/EA
Les effets sonores et la bande-son participent énormément à la mise en place de l'ambiance anxiogène dans laquelle notre personnage évolue du début à la fin de l'aventure. Les pièces résonnent, tantôt percées par un souffle d'air, par la voix robotique du système de surveillance ou des gémissements lointains d'un membre estropié ou d'une créature déboulant d'on-ne-sait où. Et quand les instruments à cordes commencent à s'exciter, c'est que ça sent clairement pas bon...
On peut certes regretter une certaine rigidité dans le gameplay -le héros ne saute toujours pas et ne se baisse pas- mais sa lourdeur fait, à notre sens, partie de l'expérience de jeu.
Bref, on n'est clairement pas face à un remake paresseux, comme on en a souvent vu ces dernières années. L'expérience générale gagne en réalisme et est devenue plus immersive encore qu'à l'époque.
💖 On aime : Les magnifiques effets de lumière, l'intensité, le nouveau système d'écorchage, le lifting graphique en général.
💔 On aime moins : quelques quêtes secondaires supplémentaires n'auraient pas été de refus et se repérer sans marqueur n'est pas toujours simple.