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Le Royaume-Uni et le Canada viennent de reconnaître officiellement dimanche l'Etat de Palestine, peu avant une dizaine d'autres pays (dont le Portugal et le Luxembourg).Une décision dénoncée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu comme un "danger" pour l'existence d'Israël.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé dimanche la reconnaissance officielle par le Royaume-Uni de l'Etat de Palestine afin de "raviver l'espoir de paix et une solution à deux Etats" entre Israéliens et Palestiniens.
"Aujourd'hui, pour raviver l'espoir de paix et d'une solution à deux États, je déclare clairement en tant que Premier ministre de ce grand pays, que le Royaume-Uni reconnaît officiellement l'État de Palestine", a annoncé Keir Starmer, dans une déclaration filmée publiée sur les réseaux sociaux.
Le Canada reconnaît également officiellement l'Etat de Palestine, a annoncé dimanche son Premier ministre Mark Carney dans un communiqué, disant vouloir ainsi "préserver la possibilité d’une solution à deux Etats".
"Le Canada reconnaît l'Etat de Palestine et offre de travailler en partenariat afin de porter la promesse d'un avenir pacifique pour l'Etat de Palestine et l'Etat d'Israël. Le Canada inscrit cette mesure dans le cadre d'un effort international concerté visant à préserver la possibilité d’une solution à deux Etats", affirme-t-il.
On vient d'apprendre que l'Australie reconnaît "l'Etat indépendant et souverain de Palestine", déclare son premier ministre.
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Une dizaine de pays doivent faire de même ce lundi, dont le Luxembourg
Un nombre croissant de pays, longtemps proches d'Israël, ont franchi ce pas symbolique ces derniers mois alors que l'armée israélienne a intensifié son offensive à Gaza, déclenchée par une attaque meurtrière du mouvement islamiste palestinien Hamas en 2023.
Lors d'un sommet lundi à New York, coprésidé par la France et l'Arabie saoudite, qui doit se pencher sur l'avenir de la solution à deux Etats, une dizaine de pays doivent confirmer leur reconnaissance formelle de l'Etat palestinien.
En réponse, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu l'a accusé de récompenser le "terrorisme monstrueux".
Dimanche, ce dernier a promis de "lutter à l'ONU et sur tous les autres terrains contre la propagande mensongère à notre encontre et contre les appels à la création d'un Etat palestinien qui mettrait en danger notre existence et constituerait une récompense absurde pour le terrorisme".
"La communauté internationale nous entendra à ce sujet dans les prochains jours", a-t-il ajouté, avant une réunion du Conseil des ministres.
"Nous avons été très clair: le Hamas est une organisation terroriste et il ne peut y avoir aucun rôle pour le Hamas" qui "doit libérer les otages" israéliens, a rappelé dimanche David Lammy.
Selon un sondage publié vendredi, 44% des Britanniques soutiennent la reconnaissance d'un Etat palestinien par le Royaume-Uni.
Expansion en Cisjordanie
Le ministère des Affaires étrangères portugais a de son côté confirmé vendredi que le Portugal "reconnaîtra l'Etat de Palestine" dimanche.
Fin juillet, Lisbonne avait annoncé cette mesure compte tenu notamment de "l'évolution extrêmement préoccupante du conflit, tant sur le plan humanitaire que par les références répétées à une possible annexion de territoires palestiniens".
Le gouvernement israélien a notamment approuvé un plan, baptisé E1, qui vise à construire 3.400 logements en Cisjordanie. Il est dénoncé par l'ONU car il devrait couper ce territoire palestinien en deux.
Les Etats-Unis, alliés indéfectibles d'Israël, ont critiqué l'initiative franco-saoudienne.
En visite d'Etat cette semaine au Royaume-Uni, Donald Trump a affirmé son opposition au choix britannique, lors d'une conférence de presse avec Keir Starmer.
Les trois quarts environ des 193 Etats membres de l'ONU reconnaissent l'Etat palestinien proclamé par la direction palestinienne en exil en 1988.
Ces nouvelles reconnaissances interviennent alors qu'Israël a lancé cette semaine une vaste campagne militaire terrestre et aérienne à Gaza-ville, dans le nord du territoire palestinien, pour y anéantir le Hamas.
Mardi, une commission d'enquête indépendante mandatée par l'ONU a établi qu'Israël commettait un génocide contre les Palestiniens à Gaza, ce que les autorités israéliennes ont nié.
L'attaque du 7-Octobre 2023 contre Israël par le Hamas a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon des données officielles.
Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, les représailles israéliennes ont coûté la vie à 65.062 Palestiniens, en majorité des civils, dans la bande de Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007.