
Une attaque de requin a tué jeudi un homme de 40 ans dans le nord de la Nouvelle-Calédonie, a annoncé le procureur de la République.
L'homme, originaire de l'île de Maré, dans l'est du territoire français ultramarin du Pacifique, se trouvait en compagnie de sa famille sur l'îlot Kendek où il pratiquait la pêche sous-marine, selon un communiqué de presse diffusé vendredi.
Grièvement blessé au niveau du bras par un requin et inconscient, le quadragénaire a été transporté par ses proches vers la ville voisine de Koumac, sur la Grande Terre, l'île principale de la Nouvelle-Calédonie, avant d'être pris en charge par les sapeurs-pompiers et des sauveteurs bénévoles.
Le service des urgences de l'hôpital de Koumac étant fermé depuis le 1er janvier, faute de personnel médical, une équipe de médecins d'urgence a été dépêchée depuis Nouméa (sud). Le médecin urgentiste a constaté le décès à 18H40 (07H40 GMT), malgré les tentatives de réanimation.
Le procureur de la République a ouvert une enquête pour déterminer les causes de la mort et tenter d'identifier l'espèce du requin mis en cause.
En juin 2024, une attaque de squale avait eu lieu à Poindimié, dans le nord-est de la Grande Terre. Selon les éléments communiqués par le procureur de la République, un homme, qui pratiquait alors le kitesurf, s'était noyé avant que son corps ne soit attaqué par plusieurs requins.
Des attaques qui restent rarissimes, un animal menacé par la surpêche
Selon une étude publiée en février par l'International Shark Attack File (Isaf), une banque de données de l'Université de Floride (Etats-Unis), les attaques de requin ont augmenté en 2023 à travers le monde avec 69 morsures "non provoquées" de requins dans le monde, contre 63 en 2022.
Ces attaques, dont plus de la moitié (36) ont eu lieu aux Etats-Unis, ont fait 10 morts: Quatre décès ont été enregistrés en Australie, deux aux Etats-Unis et un aux Bahamas, en Egypte, au Mexique et en France (en Nouvelle-Calédonie).
L'Isaf distingue dans son étude les attaques "non provoquées" de celles dites "provoquées", à savoir les morsures survenant après qu'un humain s'est approché intentionnellement d'un requin ou a nagé dans une zone où des appâts sont utilisés pour attirer les poissons.
La surpêche a réduit de moitié les populations de requins et de raies dans le monde depuis 1970 et un tiers de ces espèces de poissons sont désormais considérées comme menacées d'extinction, selon une étude publiée jeudi dans la revue Science.
Le déclin des populations de requins, raies et chimères (poissons cartilagineux proches des requins) atteint même 64,8% depuis 1951, selon cette étude, qui porte sur 1.199 espèces à travers le monde.
Formant la classe des chondrichtyens, un groupe de vertébré vieux de 420 millions d'années, les raies, requins et chimères sont notamment pêchés pour leur viande, leurs ailerons, ou leur huile de foie.
Leurs captures ont doublé entre 1950 et 2000, passant de 750.000 à 1,5 million de tonnes. En 2020, environ un tiers (entre 33,3% et 37,5%) des espèces de raies et de requins étaient menacées d'extinction, contre seulement 3,5% en 1970, selon l'étude.