Polémique en EuropeL'Italie dit "non" à l'interdiction des moteurs thermiques en 2035

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L'UE a voté l'interdiction de la fabrication des véhicules thermiques dès 2035. Une mesure radicale pour lutter contre la pollution, mais que le gouvernement italien tente de combattre.
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Le 14 février dernier, le Parlement européen votait l’interdiction de la fabrication des véhicules thermiques (essence et diesel) à partir de 2035.

Mais la décision ne fait pas l’unanimité au sein des 27 États membres. À commencer par l’Italie, qui a annoncé qu’elle s’opposera à cette interdiction lors de la réunion des ambassadeurs des pays de l’UE (Coreper) qui se tiendra demain, le 3 mars.

Depuis plusieurs semaines déjà, le ministre italien des Transports Matteo Salvini dénonce avec véhémence l’adoption par les eurodéputés de la fin des ventes de voitures neuves à moteur thermique en 2035, évoquant une “folie” et un choix de “mauvaise foi” auquel Rome tentera de s’opposer.

Ce vote est “une folie, une bêtise absolue, un choix idéologique ou de mauvaise foi”, avait asséné le patron de la Ligue (extrême droite) sur la chaîne de télévision Rete 4.

Comment des députés européens italiens ont-ils pu voter pour une mesure qui détruit” les emplois des “travailleurs italiens et ne profite qu’à la Chine ?”, avait lancé le vice-Premier ministre.

Les eurodéputés italiens de la coalition gouvernementale de droite et d’extrême droite dirigée par Giorgia Meloni ont voté contre le texte, contrairement à ceux du centre et de la gauche.

Proposé par la Commission européenne en juillet 2021, le texte avait été approuvé en juin 2022 par les 27 Etats membres de l’UE, dont l’Italie, avant la prise de fonctions du gouvernement Meloni en octobre 2022.

Les délais qui nous sont imposés par l’Europe ne coïncident pas avec la réalité européenne et surtout italienne” et “représentent un risque pour l’emploi” dans la filière automobile, a protesté le ministre des Entreprises, Adolfo Urso. “Nous sommes extrêmement en retard, en Italie il y a à peine 36.000 stations de recharge électrique par rapport aux 90.000 de la petite Hollande”. “Nous ne pouvons pas faire face à la réalité avec cette vision idéologique et sectaire qui semble émerger des institutions européennes”, a-t-il ajouté.

Une opinion partagée par Giorgia Meloni qui a fait valoir que la transition énergétique “doit être progressive et ne doit pas désavantager les entreprises italiennes et européennes”, dans un “marché mondial où il n’existe pas de règles aussi strictes”.

Il y a une convergence en Italie sur ce sujet et je le porterai avec force dans le forum européen”, a-t-elle promis début février dans un entretien au journal économique Il Sole 24 Ore.

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