Une fois de plus, l’extension du dépôt pétrolier de la société Tanklux relance la polémique à Grevenmacher et dans les communes voisines.

Tanklux, implantée au port de Mertert, prévoit de plus que doubler la capacité de son dépôt pétrolier. A cette fin, l’entreprise a déposé une demande officielle d’autorisation. La bourgmestre de Grevenmacher, Monique Hermes, s’oppose clairement à ce projet d’extension. Et de l’autre côté de la Moselle, la réaction n’est pas plus favorable.

La bourgmestre n'est pas d'accord avec l’extension prévue du dépôt pétrolier dans le port de Mertert. Actuellement, les capacités s’élèvent à environ 60.000 mètres cubes, et la société Tanklux souhaite les augmenter de 90.000 mètres cubes supplémentaires. Les études visant à évaluer l’impact de cette extension sur l’environnement et la sécurité sont déjà terminées. Le ministère de l’Environnement estime que le dossier est complet. Il y a dix ans, sous l’ancien bourgmestre Léon Gloden, le même débat avait déjà eu lieu. À l’époque, un consensus avait été trouvé. Monique Hermes, bourgmestre de Grevenmacher, pense qu’il en sera de même cette fois-ci. Une extension du dépôt n'est pas dans l'intérêt de la commune et elle n'en voit pas le sens :

"Il y a toute une procédure. Nous avons dû procéder à un affichage, nous l'avons fait. A présent, la procédure commodo-incommodo est en cours. Le 2 décembre, nous aurons une heure d’audition pour les personnes qui souhaitent venir, mais elles pourront aussi soumettre des remarques par écrit. Nous allons également nous faire conseiller par une société externe. Il n’y a pas d’autre solution. Nous avons un ingénieur qui s’y consacre beaucoup, notre échevin à l’environnement doit également participer, et moi aussi bien sûr."

Les citoyens peuvent consulter les dossiers dans les communes concernées jusqu’au 2 décembre. Pendant cette période, des remarques ou des réclamations écrites peuvent être adressées au collège échevinal. Selon la bourgmestre, il faut promouvoir l’électromobilité et non les énergies fossiles, sans parler de l’aspect esthétique.

"Ce n’est déjà pas beau maintenant de voir ces réservoirs, et ce sera encore bien moins beau s’il y en a beaucoup plus. (...) Nous mettons clairement en avant l’aspect visuel, la sécurité que cela implique, ainsi que l’énorme capacité supplémentaire qui viendrait s’ajouter.

La petite commune allemande de Temmels, avec ses quelque 800 habitants, est aussi concernée. Elle se trouve juste en face du dépôt pétrolier. Pour la bourgmestre, Doris Köbernik, c’est déjà une nuisance visuelle, et l’idée que les installations puissent encore être agrandies suscite son incompréhension. Ce qui l’inquiète surtout, c’est la question de la sécurité :

"Il ne s’agit pas seulement de l’aspect visuel, mais aussi de ce qui se passe en cas de catastrophe. Cela aurait alors des conséquences importantes pour la commune de Temmels. Vous voyez bien que la distance n’est pas grande, seule la Moselle nous sépare. Je dois dire honnêtement qu’en cas extrême, je m’attends à une évacuation des habitants de Temmels."

La bourgmestre de Temmels souligne par ailleurs qu’elle entretient de bonnes relations avec les communes luxembourgeoises voisines et se dit convaincue qu’un consensus pourra être trouvé. Les communes ont jusqu’au 15 janvier pour rendre un avis. Toutefois, comme le dossier se compose de 11 gros classeurs, les communes concernées ont demandé un report du délai.

En mars 2015 déjà, l'extension du dépôt pétrolier avait provoqué une manifestation à Grevenmacher. Retrouvez les photos de l'époque ici.