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Une personne sur cinq vit sous le seuil de pauvreté au Luxembourg, un pays pourtant parmi les plus riches d’Europe. Le LSAP dénonce l’injustice sociale et appelle à des mesures concrètes et immédiates pour garantir revenu, logement, éducation et santé à tous.
"Les chiffres sont alarmants" selon le LSAP: 18,1 % de la population luxembourgeoise se trouve en situation de risque de pauvreté. L’écart entre riches et pauvres se creuse rapidement, avec les 10 % des ménages les plus aisés détenant la moitié de la richesse privée du pays. Une personne sur sept active ne gagne plus assez pour vivre dignement et un enfant sur quatre risque de grandir dans des conditions précaires.
Pour le LSAP, ces statistiques montrent que la pauvreté n’est pas une fatalité, mais une injustice qui exige des mesures concrètes. "Les personnes en situation de pauvreté n’ont pas besoin de charité, mais de perspectives d’avenir justes et concrètes", insiste le parti socialiste dans un communiqué publié jeudi.
Le gouvernement avait pourtant fait de la lutte contre la pauvreté sa priorité il y a près de deux ans. Si un "Plan d’action national contre la pauvreté" doit bientôt être présenté, aucune trace de financement n’apparaît pour l’heure dans le budget de l’État. Pour le LSAP, cette absence de moyens constitue une irresponsabilité. Selon le parti, lutter contre la pauvreté, c’est agir immédiatement et non attendre que les situations se dégradent encore.
Le LSAP réclame des mesures ambitieuses pour garantir à tous un logement décent. Il propose l’instauration d’un quota obligatoire d’au moins 20 % de logements abordables dans chaque commune et le lancement d’un programme national de construction de logements sociaux. Le parti milite également pour la promotion de formes alternatives d’habitat, comme les cohabitations intergénérationnelles ou les coopératives, tout en renforçant la protection des locataires contre les expulsions abusives et en responsabilisant les propriétaires sur la salubrité de leurs logements.
Le travail doit aussi devenir une véritable protection contre la précarité financière. Le LSAP demande une augmentation immédiate du salaire minimum de 100 € nets, suivie d’un relèvement progressif jusqu’à atteindre 60 % du salaire médian, ainsi qu’une revalorisation du revenu d’inclusion sociale et des pensions minimales. La régulation du travail précaire, un accompagnement pour les personnes surendettées et l’instauration de tarifs sociaux pour l’énergie, Internet et les assurances figurent également parmi ses priorités. Le parti plaide enfin pour le renforcement des initiatives favorisant le retour à l’emploi et la formation professionnelle.
Les enfants ne sont pas oubliés. Le LSAP insiste sur l’importance de garantir l’égalité des chances dès le plus jeune âge, avec plus de ressources pour les enfants en difficulté, la création d’écoles à journée continue dans les quartiers défavorisés et la prise en charge des frais indirects liés à l’école. Le parti propose également des programmes de prévention en santé, nutrition et bien-être mental, ainsi qu’un kit de naissance gratuit pour les familles défavorisées. L’amélioration de la coopération entre écoles, foyers et assistants sociaux, grâce au "secret professionnel partagé", est considérée comme essentielle.
Le LSAP appelle également à des actions pour prévenir le sans-abrisme et garantir l’accès aux soins. Il réclame le développement de logements adaptés aux besoins spécifiques des personnes en situation précaire, la simplification de l’accès à une "adresse de référence", ainsi qu’un accès universel aux soins, à la désintoxication et au suivi de santé mentale. Inscrire la couverture universelle des soins de santé dans la loi est, selon le parti, indispensable pour éviter l’émergence d’une médecine à deux vitesses.
Enfin, le parti socialiste plaide pour un accueil digne des personnes issues de la migration. Le respect des normes minimales dans toutes les structures d’accueil, la mise en place d’activités constructives et intégratrices et la reconnaissance simplifiée des diplômes et qualifications font partie des priorités.
Pour le LSAP, offrir des perspectives aux personnes en situation de pauvreté est avant tout une question de volonté politique. Face à une pauvreté qui touche déjà une personne sur cinq, le parti socialiste réclame des actions concrètes et immédiates pour réduire les inégalités et garantir un minimum de dignité à tous.