Un remaniement gouvernemental a-t-il été évoqué ? "Non", a déclaré Serge Wilmes lundi matin sur RTL.

Le ministre de l’Environnement a parlé de "spéculations" et qualifié plusieurs déclarations parues dans un article de l’hebdomadaire "Lëtzebuerger Land" et entendues au Presseclub de "présentation hasardeuse". Le Lëtzebuerger Land avait écrit : Le CEO (le Premier ministre Luc Frieden) est fatigué. Son ministre du Travail (Georges Mischo), mais aussi sa ministre de la Santé (Martine Deprez) sont sur un siège éjectable, et le ministre des Finances Gilles Roth est "en embuscade" pour 2028.
 
Serge Wilmes a affirmé qu’au sein de la coalition CSV-DP, règne "une très bonne ambiance", "une excellente collaboration humaine" et un respect mutuel.
 
"Ce qui est aussi très clair, c’est que nous avons au CSV un président de parti qui s’appelle Luc Frieden. Nous avons un ministre d’État, Premier ministre, qui s’appelle Luc Frieden. C’est notre leader incontesté", a souligné Serge Wilmes, ajoutant compter sur lui pour les trois prochaines années, puis faire le bilan et envisager une prolongation pour les cinq années suivantes.

Tête froide et respect 

Serge Wilmes a souligné que son collègue de gouvernement et de parti, Georges Mischo, qui avait été qualifié d'erreur de casting par le front syndical OGBL-LCGB dans une lettre, avait fait preuve de grandeur dans sa réaction à cette missive. Il est "très rare" qu’un politicien reconnaisse des erreurs.

Il faut maintenant aller de l’avant pour travailler sur de "grands projets". Garder la tête froide et faire preuve de respect afin de maintenir le dialogue avec les syndicats.

COP30 : "ce serait mieux plus petit "

Le ministre de l’Environnement se rendra dans huit jours à la COP30, la conférence mondiale sur le climat à Belém, au Brésil. Serge Wilmes a déclaré qu’il peut comprendre les critiques à l’égard de l’événement, puisque 50.000 personnes vont s’y rendre. En juin dernier, il avait transmis ce message au secrétaire général de la conférence : "peut-être que ce serait mieux plus petit ".

Le Luxembourg ne se rendra pas à la COP en tant que Luxembourg, mais comme membre de la délégation européenne. Ce sera toutefois l’occasion de financer des projets concrets avec des partenaires, tels que la "reforestation", la "protection des côtes" ou encore le soutien aux pays en développement dans leur transition.

Malgré la flexibilisation, une voie qu'il faut planifier

Les États membres de l’UE se sont mis d’accord pour fixer les objectifs de réduction des émissions à – 90 % d’ici 2040 par rapport à 1990, mais avec des flexibilités. Cet objectif est important, car "c’est une voie qu’il faut planifier", a déclaré le ministre de l’Environnement. Il faut de la clarté et une ligne directrice.

C’est certes un compromis, a admis Serge Wilmes, mais ce compromis permettrait de "demander" ou d'"envoyer le signal" à la Chine, à l’Inde, voire aux États-Unis, que ces pays fassent aussi davantage d’efforts. Les États-Unis seront d’ailleurs présents à la COP30 avec des représentants de plusieurs États et de grandes villes.

Le Luxembourg "en bonne voie" avec son modèle de croissance 

Le Luxembourg reste "en bonne voie" pour atteindre ses objectifs de réduction des émissions, même après la pandémie de Covid-19 et le choc énergétique et inflationniste de 2022, a souligné le ministre de l’Environnement. Ces objectifs sont de – 55 % d’ici 2030 par rapport à 2005. Actuellement, le pays est à – 33 % et il reste cinq ans.

L’équation tiendra-t-elle toujours si la coalition CSV-DP veut continuer à renforcer la place financière et le pouvoir d’achat ? "C’est le grand principe que ce gouvernement essaie de garder à l’esprit", a déclaré Serge Wilmes. L’investissement dans les énergies renouvelables est la voie pour pouvoir continuer à produire, par exemple. Il s’agit de produire de la richesse de manière propre.

Cela doit être accompagné de procédures simplifiées, mais aussi de subventions, de projets et d’innovation. Le ministre de l’Environnement a affirmé que la politique climatique et environnementale "est un modèle de croissance".