
© François Aulner
"L'INPA est là pour aider à faire en sorte que les travaux nécessaires puissent avoir lieu dans les immeubles protégés", a expliqué son directeur mardi sur RTL.
Si un bâtiment est classé monument historique, l’État prendra en charge "jusqu’à 50% du coût de restauration du bâtiment", a affirmé mardi sur RTL Patrick Sanavia, directeur de l'INPA, l'Institut national pour le patrimoine architectural. Il a réfuté l'allégation que le classement rendrait les projets de logement plus chers.
Actuellement, environ 21.000 bâtiments sont protégés, dont 2.650 au niveau national, c'est-à-dire par l'INPA. Le reste l'est par les communes elles-mêmes. "Malheureusement, on a apparemment laissé entendre que rien ne pourrait arriver (à ces bâtiments). Mais c'est faux", a déclaré Patrick Sanavia. 1.000 restaurations sont en cours, avec des particuliers, des communes et des entreprises.
L'Institut national pour le patrimoine architectural est également là pour aider "en paroles et en actes": une aide financière pouvant aller jusqu'à 50% des coûts de restauration. Le ministère de la Culture apporte également des subventions. Un projet est soutenu de manière à ce qu'il ne "revienne pas plus cher ensuite". L'INPA ne constitue pas "un frein", selon Patrick Sanavia. "Dans le cas des immeubles protégés, le ministre de la Culture doit autoriser les travaux, et l'INPA aide les propriétaires à monter les dossiers, (...) nous sommes là pour aider à faire en sorte que les travaux nécessaires puissent avoir lieu dans les immeubles protégés".
Les procédures de l'Institut sont aussi objectives que possible et juridiquement fondées. Il faut "expliquer et justifier au propriétaire les raisons pour lesquelles l'INPA classe un bien". En cas de désaccord, les parties peuvent intenter une action en justice, tout doit donc être soigneusement documenté.
Trop de patrimoine protégé ou pas assez
?
Pour certains, l'INPA protège trop, pour d'autres pas assez. Patrick Sanavia ne croit pas qu'une localité ait été oubliée. Le directeur de l'INPA a admis que son institut n'avait pas réussi à établir une protection des monuments "cohérente et homogène" ces dernières années. Cependant, après la réforme des Sites et Monuments, l'INPA a pu faire des propositions au ministère de la Culture sur base des inventaires effectués commune par commune.
Les critères existaient déjà, mais ils bénéficient désormais d'une base légale, avec avant tout celui de l'"authenticité", intérieure comme extérieure. Pour être classé, un bâtiment doit "témoigner d'un genre, d'une typologie, d'une histoire", selon Patrick Sanavia. Il a cité des exemples d'une histoire militaire, religieuse ou politique. "Ce peut être un lieu de mémoire, lié à un personnage qui y a vécu, que nous connaissons tous..."
L'INPA prend également du "recul" et ne classe pas immédiatement des nouveaux bâtiments. Interrogé sur la question de savoir si des villes nouvelles, des contournements, des bâtiments du Kirchberg ou du Ban de Gasperich mériteraient un jour d'être classés au patrimoine, Patrick Sanavia a répondu : "Sûrement pas tout, peut-être pas grand-chose, car c'est aussi une question de qualité." Au Kirchberg, l'ancien bâtiment de la Banque européenne d'investissement est intéressant à ses yeux.