Il y a actuellement 66 super seniors au Luxembourg. Il s'agit de personnes de plus de 50 ans qui accompagnent des élèves de l'enseignement fondamental.

Le projet vise à valoriser les compétences précieuses des personnes âgées. Dans notre société, les seniors sont souvent sous-estimés, explique Aurélia Pattou, fondatrice du projet et directrice de l'ASBL "Mouvement pour l'Égalité des Chances pour tous". 
 
Michèle Barthélémy est "super senior" depuis six mois. Elle accompagne régulièrement deux enfants de la commune dans leurs apprentissages. Maintenant qu'elle est à la retraite, elle dispose d'un peu de temps et elle voulait faire quelque chose qui lui plaît. Sur le plan professionnel, Michèle a longtemps travaillé dans une entreprise informatique. Il n'est donc pas nécessaire d'avoir été enseignant pour devenir super senior.
 
Sur présentation d'un CV et d'une lettre de motivation, les personnes intéressées peuvent postuler au Mouvement pour l'Égalité des Chances pour tous. Des tests sont organisés en français, en mathématiques ou en allemand, selon la matière pour laquelle les seniors souhaitent donner des cours de rattrapage. Outre une formation d'une journée, au cours de laquelle les candidats se verront présenter le système scolaire actuel et des conseils pour enseigner aux enfants, ils seront également convoqués à un entretien individuel, précise Aurelia Pattou. “Donc, il y a toute une sélection qui est faite qui est très importante, étant donné que l’accompagnement scolaire se fait chez les parents et on ne fait pas rentrer n’'importe qui dans les foyers.”
 
Les familles paient 10 euros par séance. Huit euros sont reversés au super senior pour couvrir ses frais de déplacement. Les familles bénéficiaires de l'aide sociale ne paient que 5 euros la séance.

Pour les aînés, l'argent n'est donc pas la motivation, c'est plutôt le fait de se sentir utiles. Certains seniors brisent leur isolement grâce au contact avec les familles et les enfants, et peuvent également apporter leur aide en complément de l'aspect scolaire. Par exemple, en matière d'intégration, explique la mère d'Asis. Ce garçon de 12 ans est arrivé avec sa famille au Luxembourg en provenance d'Afrique de l'Ouest il y a deux ans. Il suit des cours de rattrapage avec Michèle Barthélémy une à deux fois par semaine. 
 
La demande est forte du côté des familles, souligne Aurélia Pattou. C'est pourquoi elle serait ravie de recruter de nouveaux candidats super seniors. Des seniors motivés sont actuellement recherchés dans les communes de Dudelange et de Dippach. Les personnes intéressées peuvent s'inscrire ICI.