"L'incident doit être abordé au sein de la communauté scolaire", selon le ministère de l'Éducation, qui prend au sérieux le cas d'agression antisémite dans une école primaire.

"L'antisémitisme est de plus en plus décomplexé. On voit des choses qu'on n'aurait pas cru possibles il y a un an" a déclaré mardi sur RTL Bernard Gottlieb. Le président de l'ASBL RIAL, "Recherche et Information sur l'antisémitisme au Luxembourg". Il constate que, "de manière générale, le climat s'est dégradé" au Grand-Duché.

Cette année, pour la première fois, une agression physique antisémite a eu lieu dans une école primaire. Un garçon de dix ans, citoyen israélien et juif, a été agressé par quatre autres élèves:

"Ils ont jeté le garçon à terre, l'ont frappé, mordu et griffé, puis ils ont dit: 'you are an Israeli crybaby', autrement dit, un 'pleurnicheur israélien'. Les quatre élèves, issus de l'immigration, ont probablement été eux-mêmes traumatisés par ce qu'ils ont vécu, mais cela est néanmoins inacceptable" a ajouté Bernard Gottlieb.

Le ministère de l'Éducation a été mis au courant de cet incident par Monsieur Gottlieb. Il s'est ensuite informé auprès de l'école de ce qui s'était exactement passé. La dispute a en fait commencé de manière anodine à cause d'une balançoire. Il s'agit d'enfants seulement âgés de 10 ans, explique Lex Folscheid, Premier Conseiller de Gouvernement au ministère de l'Éducation. L'incident est cependant pris très au sérieux:

"Il y aura des suites. Nous prenons cela au sérieux. Il est important pour nous que l'école soit un lieu où chacun est le bienvenu, indépendamment de sa religion, de sa culture, de son pays d'origine et de sa langue. L'ouverture et les valeurs que l'école publique défend doivent être présentes pour tous les enfants, quel que soit leur âge. Et s'ils sont encore jeunes et ne comprennent peut-être pas toujours ce qu'ils disent, il est important d'en discuter avec eux. C'est pourquoi, nous adopterons d'abord une approche pédagogique. Nous devrons aborder cet incident au sein de la communauté scolaire. Nous le ferons avec le Zentrum fir politesch Bildung (Centre d'éducation politique), qui possède également une grande expertise en la matière et le tact nécessaire pour discuter avec les enfants de ces questions sur une société ouverte et des valeurs que nous partageons."

De plus, un suivi sera évidemment assuré, auprès de l'enfant battu et des enfants qui l'ont frappé. Un suivi psychologique leur a été proposé à tous. Selon Lex Folscheid, les auteurs des coups ont déjà présenté leurs excuses.