Le 7 octobre 2023, une terrible attaque du Hamas dans le sud d'Israël coûtait la vie à plus de 1.200 Israéliens, en majorité des civils. En ce jour anniversaire, RTL recevait mardi le président de l'ASBL RIAL, pour évoquer l'antisémitisme au Luxembourg.

"L'antisémitisme est de plus en plus décomplexé. On voit des choses qu'on n'aurait pas cru possibles il y a un an" a déclaré mardi sur RTL Bernard Gottlieb, alors qu'il était interrogé sur la situation au Luxembourg. Le président de l'ASBL RIAL, "Recherche et Information sur l'antisémitisme au Luxembourg". Il constate que, "de manière générale, le climat s'est dégradé" au Grand-Duché. Par exemple, "lorsqu'on voit des activistes suivre le ministre des Affaires étrangères Xavier Bettel, jusqu'au restaurant pour le traiter de criminel de guerre".

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© Annick Goerens / RTL

Concrètement aussi, nous observons toujours "un chiffre élevé de 115 incidents antisémites entre janvier et octobre de cette année". On pourrait arriver à 130-140 d'ici la fin de l'année. Les messages sont souvent indirects et "non explicitement" antisémites. Ainsi, rares sont ceux qui affirment que l'État d'Israël n'a plus le droit d'exister, mais des paroles plus subtiles vont dans ce sens. Par exemple, "From the River to the Sea, Palestine will be free", ce qui signifie qu'"il n'y aura plus de place là pour Israël". Pour Bernard Gottlieb, c'est "un appel implicite à détruire cet Etat".

Un garçon juif de 10 ans agressé par quatre autres élèves

Cette année, pour la première fois, une agression physique antisémite a été observée dans une école primaire. "Un garçon de dix ans, citoyen israélien et juif, a été agressé par quatre autres élèves. Ils l'ont jeté à terre, l'ont frappé, mordu et griffé", puis ils ont dit: "you are an Israeli crybaby", autrement dit, un "pleurnicheur israélien", explique Bernard Gottlieb. Les quatre élèves, issus de l'immigration, "ont probablement été eux-mêmes traumatisés par ce qu'ils ont vécu, mais cela est néanmoins inacceptable." L'école est intervenue immédiatement et a convoqué les élèves. La mère de la victime a porté plainte auprès de la police.

L'ASBL RIAL signale la plupart des attaques, en particulier en ligne, à BeeSecure. Ces informations sont souvent transmises à la police. Il est convaincu qu'elles sont prises au sérieux, assure Bernard Gottlieb. Cependant, en tant qu'organisation privée, RIAL ne reçoit évidemment aucun feedback.

Critique adressée au LSAP: il crée un climat dangereux pour les juifs

En juillet, Bernard Gottlieb avait vivement critiqué les députés LSAP Yves Cruchten et Franz Fayot pour avoir posé cinq questions parlementaires concernant la Palestine. En soi, ce n'est pas un problème, mais il s'agit simplement du "caractère systématique de l'approche du LSAP". Traditionnellement, c'est ce à quoi déi Lénk nous avait habitués. "Que le LSAP prenne désormais le train en marche l'effraie", a déclaré le président de l'ASBL RIAL. Car un petit parti radical, c'est une chose, mais "qu'un si un grand parti tel que le LSAP importe le conflit du Proche Orient au Luxembourg, c'est préoccupant. Il aide peu les Palestiniens avec cela, mais il crée un climat dangereux pour les juifs. Le LSAP encourage ainsi les discours extrémistes", critique Bernard Gottlieb.

Qui dicte à un Israélien comment il doit se positionner?

Récemment, lors d'un festival à Gand en Belgique, un concert de l'Orchestre philharmonique de Munich, dirigé par le chef israélien Lahav Shani, a été annulé. Shani ne se serait pas positionné assez clairement vis-à-vis du gouvernement israélien. "Ce n'est pas possible", regrette Bernard Gottlieb. La question est bien sûr: "Que signifie 'assez clairement'? Qui dicte à un Israélien, à un sioniste ou à un Juif, comment se positionner, quand est-ce suffisant?". Il cite une tribune libre de Frank Wies sur Radio 100.7 et demande: "A l'avenir, tout artiste dont le pays est accusé de violations des droits de l'homme devra-t-il prêter serment sur ses convictions avant d'être autorisé à se produire?" Quoi qu'il en soit, le sujet est "extrêmement sensible et c'est pourquoi la communauté juive reste souvent silencieuse", ajoute Bernard Gottlieb.